Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Deneuve (Catherine)

Actualité du Festival de Cannes oblige, la femme du moment est l’actrice de «La tête haute», icône du cinéma français. En fait, la presse de ce jour fait ses ‘Une’ en complétant son carré de dames avec Royal (Ségolène), Trierweiler (Valérie) et Gayet (Julie), auxquelles une chronique est déjà consacrée sur ce site depuis longtemps (1). La star blonde, qui ne passera certainement pas ses vacances dans le département du Nord (2), a également fait l’objet d’un rapide paragraphe (dans le sujet ‘Torreton’) mais voici quelques éléments supplémentaires…

Deneuve, comme vous vous en doutez, est formé de deux parties, soit ‘de-neuve’ évidemment. L’article contracté ‘de’ suppose qu’il y a un sous-entendu qui précède, soit une filiation (le fils, la fille de…) soit une provenance (celui, celle qui vient de…). C’est effectivement la seconde hypothèse qu’il faut choisir ici, et imaginer qu’un des ancêtres de Catherine venait de, ou appartenait à une (ville) ‘neuve’, sens le plus fréquent donné à cet adjectif.

On ne compte plus en France les Villeneuve ou Neuville (neuve-ville, en abrégeant le double son ‘ve’), ou, si vous habitez plus au sud, les Villenave, que l’on est souvent obligé de préciser par une localisation (Villeneuve-sur-Lot, Villeneuve d’Ascq, Villeneuve-lès-Avignon, lès-Maguelonne, ou de tout ce que vous voulez). Rappelons deux petits détails au passage: ce ‘lès’ (ou lez) n’est pas le pluriel de l’article mais représente une ancienne préposition qui exprime une localisation ‘près de’, quelle que soit la région (3).

Par ailleurs, le ‘ville’ de Villeneuve n’est pas non plus une…ville, mais plutôt à l’origine un village, et même un hameau, pour ne pas dire une ferme isolée, car il dérive directement du latin ‘villa’, qui définit un corps de bâtiment principal et ses dépendances, habitation du propriétaire et maître (de Maison, justement), logement éventuel d’autres branches collatérales de la famille, celui des employés (disons esclaves), écuries, garde-manger et autres constructions utiles. En ancien-français, l’évolution du mot va donc se faire à rebours, passant du simple groupe de maisons au hameau, puis au village, et enfin à la ville telle qu’on la conçoit de nos jours (en fait, une cité. Lequel mot est lui-même désormais réduit au sens de ‘quartier’ et non pas d’ensemble urbain!).

Alors, quoi de neuf pour Catherine? C’est qu’en réalité le sous-entendu ‘de-la ville-neuve’ n’est peut-être pas si évident que cela. En effet, dans toute la zone Est-Bretagne, Normandie et Ouest-Picardie, on trouve également des ‘neuve’ qui sont la francisation académique d’anciens ‘nouve’ ou ‘noue’, issus du gaulois ‘nauda’ qui évoque une prairie humide (des prés-salés?) ou tout simplement un marais.

De là découlent (si j’ose dire) les Lanoue, Lanoux (l’acteur Victor), Lanoë et donc Delanoë (le parolier Pierre, ou l’homme politique Bertrand, de souche familiale malouine (4), bref une toute autre orientation topographique…Le cas échéant, voilà donc qui mettrait Catherine Deneuve plus proche de Jean Marais (linguistiquement) que de Jacques Villeneuve!

(1) Pour un accès alphabétique rapide aux archives, cliquez sur ‘Références’ en haut de la page, puis sur ‘Toutes les chroniques’.
(2) Le maire de Dunkerque -lieu du tournage- n’a pas apprécié un commentaire de l’actrice sur la ville…
(3)Y compris pour le très connu Loos-les-Lille, que l’on trouve abusivement sur beaucoup de cartes, mais qui n’a jamais existé. Demandez à votre moteur de recherches…
(4)Pour tous les détails étymologiques sur les racines de ‘noue’, voir la chronique sur Bertrand, justement.


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.