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Desplat (Alexandre)

La cérémonie des Oscars est tout de suite plus intéressante lorsqu’il y a des «nommés»(*), et mieux encore des lauréats! C’est le cas de cette édition 2018, au cours de laquelle le compositeur «français» de musique Alexandre Desplat a remporté la mythique statuette. Il convient donc de préciser avec fierté la nationalité du ‘people’ concerné, même s’il vit et travaille aux USA, tout comme la joueuse de tennis Mary Pierce est française (surtout quand elle gagne) alors qu’elle est franco-américaine, ou la skieuse Tessa Worley (en fait franco-australienne). Aucun doute avec Desplat…

…il s’agit d’un nom ‘bien français’, et même probablement gascon; bien que le bonhomme soit de naissance parisienne, il descend en l’occurrence de parents…franco-grec(que) émigrés aux USA! Etymologiquement, la chose est simple puisqu’il est très clairement question de ou ‘des-plats’ (rien à voir avec la cuisine) au sens de ‘plateaux’, c’est-à-dire de terrains plats.

Ce détail topographique a d’ailleurs plus de relief que sa racine ne pourrait le laisser penser, car, si le terme vient directement du latin ‘planus’ qui a donné le mot ‘plaine’ évidemment, ce qui est plat pouvait être en fait beaucoup plus haut! En effet, une plaine se trouve plutôt dans le fond d’une vallée ou au pied de montagnes, alors qu’un plateau est bien une zone…plane mais souvent située en altitude. D’où les nombreux sites de replats et autres plats sans aucun rapport avec la fondue savoyarde ou la tartiflette (des plats de montagne).

Selon la superficie du ‘plat’, sans avoir besoin d’aller forcément jusqu’au ‘pays’ tout entier comme en Belgique, Desplat, Desplats voire Esplas est donc le patronyme accordé à des gens qui habitaient principalement dans le sud de la France, tout le long de la vallée de la Garonne jusqu’à l’Aveyron, ce qui accréditerait l’idée d’un surplomb au-dessus du fleuve ou d’une rivière plutôt qu’un espace aussi vaste que le Larzac.

Même chose encore plus à l’est (du Massif Central) avec les Desplan, Desplagnes, Delaplagne, et bien sûr La Plagne si vous préférez le ski, particulièrement répandus dans les Alpes en tant que lieux-dits et noms de hameaux, et qu’on ne peut soupçonner d’être ‘en plaine’ mais bien sur un plateau d’altitude. Avec un pourcentage de pente sans doute moins fort, on trouvera en Gascogne -souvent en Béarn, très tôt sur les contreforts des Pyrénées- des Duplaa (orthographe locale, le second ‘a’ faisant fonction de pluriel) ou Desplas, et même Louplaa (pour le plat ou le plan).

Même dans le vocabulaire commun, un plan (une carte) n’existe qu’à partir du moment où il déplié (donc à plat sur la table ou sur le capot de la voiture), histoire de voir bien les plaines entre les différentes courbes de niveau. Et si vous avez de la chance, vous n’hésiterez plus une seconde devant un endroit nommé Plamont (un ‘mont plat’) pour comprendre qu’il faudra quand même grimper un peu avant d’arriver au ‘sommet’ du plat, spécialement en Auvergne puis maintenant au Québec où pullulent les ‘petits-sommets-montagneux’ que l’on va appeler les…Plamondon.

(*) Il semble que, pour une fois, la francophonie ait fini par résister à l’anglicisme ‘nominee’!


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