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Diacre (Corinne)

L’annonce d’une sélection nationale pour une Coupe du Monde est toujours une information; quand il s’agit de football, cela éveille les commentaires de « 60 millions de sélectionneurs » comme disait un certain président de club; et si c’est une femme qui intervient dans les médias, elle a désormais droit au ’20 heures’ télévisé, sorte de consécration (impensable, il y a encore peu) pour donner la composition de l’équipe de France féminine. Et celle qui s’y colle pour rendre service, c’est Corinne la bien-nommée, y compris étymologiquement…

‘Diacre’ résonne pourtant très majoritairement masculin, à cause de la restriction très spéciale qui en a été faite par l’Eglise pour désigner certains personnels…de service. En effet, contrairement à l’impression générale que donne peut-être la sonorité du mot, il n’a -à l’origine- aucun rapport avec dieu (di-) ni avec un sacre (-acre). Depuis l’Antiquité grecque, même si les diacres accompagnent et parfois encadrent les prêtres lors de cérémonies, ce ne sont que ces laïcs chargés de missions d’entretien des lieux et de démarches auprès des fidèles.

Le terme français est en fait construit sur un adjectif (‘diakonos’, auquel on a donné, c’est vrai, une sorte de suffixe de métier en ‘-cre’ pour faire sérieux), adjectif qui qualifie un serviteur, et même, littéralement, ‘quelqu’un dont on se sert’ (!). Bon, il ne s’agit quand même pas d’esclaves mais de (petits) personnels à disposition pour toutes tâches, l’une des premières à avoir laissé des traces dans les écrits consistant parfois à…servir du vin aux invités, puis de porter secours aux pauvres, et enfin à arpenter les travées des temples pour collecter et redistribuer les aumônes, du temps où la quête payait…

Il va sans dire que toute cette activité était totalement bénévole et supposait donc, de la part du diacre, une disponibilité quotidienne et parfois une participation matérielle qui le fit rapidement entrer dans ‘l’équipe sacerdotale’, au moins d’après ce qu’en voyait le bon peuple; de là découlent sans doute la ‘sacralisation’ de cette fonction car la mission finale lui était officiellement confiée par l’évêque, ainsi que, hormis dans la religion protestante, une masculinisation séculaire, d’autant qu’il s’agissait souvent -mais pas obligatoirement- d’hommes mariés.

Alors, même si ce patronyme étonne encore un peu à côté d’un prénom féminin, on ne peut pas trouver mieux sans doute pour qualifier quelqu’un(e) dont la mission est d’organiser la bonne marche et -on l’espère- le succès d’une équipe toute entière tendue vers un…sacre mondial. Au moins étymologiquement!


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