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Djokovic (Novak)

Roland-Garros 2014: c’est manifestement la bonne année pour le nouveau roi du tennis mondial. Enfin, nouveau, pas tant que ça étant donné que le joueur serbe tape la baballe depuis l’âge de quatre ans, et que c’est loin d’être un petit-nouveau sur le circuit, sauf étymologiquement parlant. Hélas, si ses performantes sur le court ne souffrent aucune contestation, il faut vraiment monter au filet pour s’attaquer à l’étymologie de son nom, que j’aurais d’ailleurs dû écrire en alphabet cyrillique (allô, Mr Open Office?) et non pas en latin, histoire de respecter la version originale, et sans oublier un accent sur le ‘c’ final.

C’est ce qui explique sans doute que l’on trouve parfois l’orthographe Dokovic, ce qui se comprend assez facilement -pour l’instant- pour les non-serbes (ou non-croates, ou non-montenégrins que nous sommes) comme le composé de Doko+vic, cette seconde partie étant la marque d’une filiation (le fils de Doko). Il nous reste alors la racine ‘doko’, que beaucoup reconnaissent comme une forme de prénom (un ‘nom de personne’ comme on dit de certains termes germains, dont on ne connait pas exactement le sens, ce qui semble être le cas ici!). Les Serbes revendiquent alors ce Doko (ou Doka, au féminin) comme faisant partie d’une suite logique d’autres prénoms comme Marko, Zlatko, Mirko, Borko, etc…Dans ce cas, il semblerait que Djoko soit la forme ‘balkanisée’ de Djorde, terme lui-même adapté de…Giorgios (Georges, le cultivateur en grec), tout comme Djoric ou Djokic, voire Djuranovic. Pour résumer, voilà qui ferait de Djokovic un ‘fils de Georges’ assez facile à admettre.

Sacrilège, répondent les Albanais de souche, pour lesquels ce nom vient de Djokai adapté en slave (Gjokai en v.o), ce qui oblige à prendre en compte les soubresauts historiques (et religieux) des peuples de cette région, rapprochant alors la racine Djok (et non pas Djorge, ce qui d’un point de vue linguistique se défend) vers le Kosovo le plus profond. Malheureusement, il n’est pas davantage possible de donner un sens plus précis que ‘nom de provenance’, en rapport avec une cité de ce pays, ce qui ne fait que compliquer les revendications de chacun. Précisons que cette chronique est strictement destinée à une vulgarisation étymologique, et que je récuse par avant toute menace (intellectuelle) venant de nationalistes albanais ou ex-yougoslaves, qui s’affrontent avec rage sur la ‘propriété’ sportive du tennisman…

Heureusement cette fois, le prénom du bonhomme donne lieu à moins de contestation(s), puisque Novak est clairement formé d’une racine (nov-) et d’un suffixe très local (-ak). Ouf, ce ‘nov-‘ fait partie de la grande famille des sons homonymes hérités du latin ‘novus’ qui veut dire nouveau. Il semblerait (toujours au conditionnel) que, contrairement à d’autres pays dont la France, le qualificatif ne désigne pas un nouveau (né), mais un homme nouveau (nouvellement arrivé au village) ou qui prend un nouveau départ (pélerinage, baptême, etc). Chacun prendra donc le sens qui lui convient, je vous laisse le choix du service.

Signalons au passage que le son ‘nov-‘ (ou nouv- en français) se retrouve dans beaucoup de langues latines (novo, nuovo, nuevo), mais aussi nordiques (neue, neuew), et toujours avec le même sens. Que ce soit pour désigner un nouvel arrivant sur le circuit (un nov-ice) ou dans l’arène (les nov-illos, jeunes taureaux de la nov-illada), ou pour ré-nover un stade en lui donnant un coup de…neuf (autre forme de ‘novus’, tout comme noël!).

Ce ne sera peut-être pas une nouvelle pour vous, mais il y a une autre Novak célèbre, en tant que patronyme cette fois, c’est une certaine Marilyn Pauline, actrice américaine née à Chicago de parents émigrés (devinez d’où?), blonde vedette de «Sueurs Froides» chez Hitchcock ou adorable idiote dans «Embrasse -moi, idiot» de Billy Wilder. Signe particulier sur son livret de famille: la future Kim Novak avait pour ascendants deux personnes portant le même nom (Joseph Novak et Blanche Novak), cas assez rare qui simplifie toute erreur d’arbitrage au moment de la déclaration de naissance!


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3 commentaires au sujet de Djokovic (Novak)

  1. Le frère de NDj s’appelle Dragan GJOKAJ. Ce patronyme est totalement Albanais catholique. Il n’y a pas de Gjoka(j) en Serbe, en revanche l’Albanie du nord catholique est remplie de ce patronyme très courant. Surtout dans la région de Mirdita dont beaucoup sont originaires de Kosovo après les représailles turques au Kosovo au 17ème siècle suite aux tentatives de libération des albanais du Kosovo en alliance avec l’Autriche. Après que Novak veuille passer pour un serbe c’est autre chose, mais de sang / nom il est Albanais.

  2. Merci de votre lecture attentive et de vos précisions. Vous avez résumé ce que je souhaitais évoquer, tout en respectant les éléments linguistiques de base (qui dépassent toutes les questions de frontières ou de nationalités :). N’hésitez pas à intervenir. Cordialement,

  3. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle la péninsule ballkanike,surtout soit disant en oxy-dent, l’Europe le berceau de l’humanité (mon œil).
    « La poudrière de l’Europe ».
    En tant que enfant des ballkans je suis gavé avec toutes sortes d’insinuations sur l’origine de la langue l’albanaise et aussi de l’Albanie.
    La terre elle s’en fout totalement pas que d’Albanie d’ailleur…
    La fait qui me fait souvent sourire c’est les faits historiques sont dans une constante terriblement contradictoire, par exemple beaucoup de linguistes et étymologistes biens sur tous des étrangers disent que ils n’ont aucune preuve écrite en langue albanaise ou plutôt illyrienne ou pelage,aux choix.
    Personnellement il y a une seule question qui me chiffonne depuis que j’ai lu les polémiques absurdes sur un peuple qui était étendue(je dis bien ÉTAIT) de la Crête jusqu’au Danube, comment ça se fait que plus bas que l’Albanie plus exactement au sud les gens parlait et écrivait en langue soit disant grecque et une mètre plus haut que la frontière entre l’Albanie actuelle et la Grèce, donc juste au-dessus de la Grèce on écrivait pas ou on ne parlait même pas, donc pas d’alphabet ,pas d’écritures et pas de preuves en langue pelage ou illyrienne. Donc rien du tout, le néant total quand on parle d’un fait plus mythique que le mysticisme lui-même, c’est la razzia imaginaire sortie des théories les plus farfelues.
    C’est insignifiant de raisonner de la sorte, surtout de la part des grandes têtes pensantes de l’histoire, sans laisser de côté les génies qui étudient les origines des langues, surtout les étymologistes qui portent sur eux la voûte des vérités et surtout sur la grandeur de leur bêtise.
    Pour être en vérité plus sceptique que le scepticisme lui-même j’ai pu voir la « progression » de la langue française et franchement celle de l’époque de Clovis ou celle de Vercingétorix par rapport au français moderne de nos jours, et bien sûr corrigé et modifié je suis tombé sur le cul par sa différence écrite,parlé et lu, et je ne parle même pas ici de l’ancien Gaulois.
    Bref, l’histoire ne dit pas par exemple que la péninsule ballkanike a subit à elle-même seule des raids et des invasions sans fin et les plus terribles (toujours selon les historiens), barbares, vandales, wisigoth, ostrogoth jusque au avares. Ça fait un bon bouquet sans oublier le reste qui s’ensuit après.
    Chaque envahisseur qui venait, selon sa soif de sang et de pilleur détruisait et mettais en feux tout ce qui lui passait par devant les yeux et par plaisir de sauvagerie il effaçait tout par le feux (Oradour-sur-Glane).
    Par exemple pour la Via Egnatia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Via_Egnatia) il fallait la construire, donc à l’époque il fallait des pierres, donc il fallait construire vite pour avancer plus vite pour aller à l’orient, le temps pressait donc il fallait détruire ailleurs pour construire cette route.
    Et ils détruisaient quoi les romains pour la construire vite fait et bien fait???
    Est ce qu’ils ouvraient des carrières sur place?
    Il n y a pas de traces sur ce fait intangible?!
    Dans les BALLKANS au jour d’aujourd’hui il y a des villes antiques enfuis ou il en restent que les fondations, de ce qu’il reste bien sûr.
    ZUTTT…
    Que avec des petites preuves de la sorte on peut créer un ide ou une théorie mais en aucune cas on ne peut être catégorique, et surtout être sure à 100% pour le prendre comme un fait accomplie.
    Pour finir, personnellement aujourd’hui je me pose la question:
    D’où vient l’origine de l’humanité ou plus précisément de l’homme que, par la suite il a construit ce qu’on voit dans nos jours?En sachant que sur une ville en ruiné il y a toujours une nouvelle ville qui se construit par-dessus, par exemple Limoges.
    Donc ça fait depuis un bon moment que je ne crois plus dans la bêtise humaine surtout celle venu des grandes têtes pensantes qui savent tout et sur tout.
    Bien merci à vous.

    P.S
    Sans rien il y a rien et, de rien ne vient rien.
    Parfois j’aime bien Thomas d’Aquin.
    Heureusement que le nihilisme et le cartésianisme sont inventés.

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