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Dusautoir (Thierry)

C’est le moment où jamais de foncer dans la mêlée des patronymes rugbystiques, en commençant par celui du capitaine (âge, 34 ans, à ce jour de choc qualificatif contre l’Irlande). Le moindre jeu de mots sur son nom aurait donc davantage dû l’orienter, toujours dans le sport, vers le saut en hauteur (ou triple), puisque l’analyse du mot est transparente: l’ancêtre de Thierry venait forcément du-sautoir. Mais pas de quoi planer…

Car ce ‘saut’-ci, qui tombe du latin ‘saltus’ (saltation, etc) n’a en réalité rien à voir -sauf coïncidence d’écriture et de son- avec l’autre ‘sault’, qui a gardé le L romain, et qui est encore bien vivant dans beaucoup d’endroits, spécialement en Gascogne. Le sens de cet autre ‘saltus’ concerne non pas une forêt (comme vous le disent hâtivement les petits dictionnaires étymologiques) mais un lieu boisé (nuance), parfois même simplement une surface de (je cite) ‘pâturages fleuris’; dans une région au relief plus accidenté, on peut même aller jusqu’à un défilé ou un vallon arboré, bref, un paysage composite.

L’un des exemples les plus évidents (= qu’on peut voir) est posé par la question récurrente du parisien qui descend en vacances en Pyrénées-Atlantiques, en passant pas Sault-de-Navailles, où il n’a jamais été question de faire le grand saut mais d’aborder les contreforts lointains des montagnes, végétation et terrain se mélangeant opportunément…A côté des Dusautoir (le mot n’a pas besoin d’un second S pour éviter le son Z, mais si vous trouvez des Dussautoir, Dussautois, Dussautoy et même Dusauthoi, c’est la même chose), il existe même des Dusautier, avec une terminaison qui indique un nom de métier, celui du…garde-forestier (what else?).

Mais ce saut nous conduit aussi à d’autres pirouettes, car il y a des souches dans le Nord de la France dont certains ‘sautoirs’ concernent une barrière pour empêcher -évidemment- les bêtes de s’enfuir. On s’interroge encore sur le modèle spécifique de l’objet en question, généralement en forme de croix de Saint-André (pour éviter aux animaux de s’échapper à travers un trou éventuel, tout en permettant aux humains de se baisser pour passer); à moins que, là encore, il n’y ait un rapport avec le lieu (sault) équipé de l’entrave (sautoir)…
Signalons pour terminer quelques Dussaut de même racine, mais aussi des Sauqué (sault-qué) habitant peut-être La Sauque (plusieurs lieux-dits de ce nom). En tout état de cause, cette ‘forêt’ ne saurait faire de l’ombre aux grands-parents de notre capitaine, dont les plantations de caféiers ivoiriens ont permis à Thierry de faire un jour le grand saut depuis Abidjan pour les pacages périgourdins. Finalement, rien que des histoires très vertes…comme l’Irlande.


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