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Elizabeth

Sans conteste, le nom du jour est en fait un prénom, celui de la désormais gagnante toutes catégories de la plus grande longévité politique (en poste, 1952-2016 soit 64 ans pour l’instant). Ecrasés, les empereurs chinois de succession divine; pulvérisés, les tyranneaux africains en réélection automatique; retournée, la tutélaire Reine Victoria (ex-détentrice du record);. En ligne de mire, le grand monarque français Dieudonné (si!) dit Louis le quatorzième (1643-1715, soit 72 ans), avec quelques dommages collatéraux dans sa propre famille dont aucun membre n’aura la chance (et surtout le temps) d’en faire autant au 21ème siècle.

Elizabeth, soit. Avec un ‘s’ en français, mais version ‘z’ en v.o, un petit nom suffisamment grand pour être celui d’un mannequin pour couturiers des années 50 (Alexandra May de Windsor, dite Elizabeth II), d’une actrice multi-divorcée (Taylor), d’une milliardaire du cosmétique américain (Arden), d’une Lolita spécialiste du shampooing à la Gainsbourg (Elisa, Elisa…), d’une star de la chanson et du cinéma hollywoodiens (Liza Minelli) ou de l’héritière d’un loukoum du rock (Lisa Mary Presley). Et ce, parmi des milliers d’autres, célèbres ou pas, sans oublier chez nous le basco-béarnais Elisabe.

Le but de cette énumération à la Prévert était simplement de citer quelques formes possibles du mot, dont vous avez sans doute remarqué qu’il se réduisait au fur et à mesure du temps (et du rang culturel, peut-être?) jusqu’à sa dimension la plus…rétrécie, celle de Marcelle Jeanmaire dite Zizi (remarquez, entre ça et Baba ou Bebeth, la question ne se pose pas)! Et pourtant, le titre original était bien ‘Elisheba’, attelage de deux racines hébraïques qui renvoient à ‘EL-‘ (=Dieu) + ‘sheba’ (rien à voir avec la bouffe pour chats, il est question du sentiment de plénitude que donne un serment de fidélité. Comme dirait la Cléopâtre de Richard Burton.)

Un prénom multi-fonctions donc, bien éloigné du sens biblique initial au fil des vulgarisations diverses. Et le phénomène va se manifester à travers le monde entier, à commencer par l’Europe, où le nom entre au top-50 des registres de naissance grâce à une soeur de Louis IX (dit St-Louis) qui l’exporte d’une Espagne très chrétienne mais aussi encore marquée par la longue présence musulmane dans le pays. Or, cette Elizabeth va être comprise comme…El-Izabeth, ce qui en fait un (faux) phénomène d’agglutination, comme s’il s’agissait de l’article arabe! Foin de ce ‘El’, ne gardons que la racine centrale, se dit l’hidalgo de chez Talgo, et adoucissons la partie finale en Isabel(le); la désormais définitivement Catholique reine est prête à recevoir les projets marketing de Christophe Colomb.

En France, on l’adaptera évidemment en Isabelle (mais prononcez Izabelle, pas Issabel, allez comprendre!), un temps accompagnée par la forme médiévale d’apparence masculine Isabeau, bien que la future meuf (dite ‘de Bavière’) de Charles VI ne laisse aucun doute sur sa féminité. Simple question de variante linguistique, qui ne choquait personne: Isabeau est bien la version ‘vocalisée’ (transformée en voyelle-s) de l’Isabelle à deux ailes; pardon, deux L.

Ultime surprise: vous savez que le mot est également devenu un adjectif qualificatif qui décrit une couleur, d’un jaune plus ou moins marqué, et appliquée aussi bien à la robe des chevaux qu’à certaines variétés de fruits. Au sujet de cette délicate nuance, on dit que, lors du siège de Grenade à la fin du 15ème siècle, la-dite Isabelle la Catholique déclara qu’elle ne laverait plus ses chemises jusqu’à la libération de la ville, d’où un résultat inévitable aux manches et à l’encolure, sans parler des dessous de bras ; isabelle qualifie donc probablement aussi une odeur. By Jove, God save the Queen!


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