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EMPAIN (Edouard-Jean)

Son nom est revenu à la Une de l’actualité (et à la mémoire de beaucoup de ses contemporains -la rumeur dit également de ses adversaires-) à l’occasion de son récent décès, le 21 juin 2018. Cet homme d’affaires, descendant d’une famille belge anoblie au début du 20ème siècle pour raison de succès industriels (coloniaux, essentiellement) s’était apparemment retiré de la vie publique après un rapt retentissant (mais raté) en 1978; le patronyme était resté dans l’oreille de beaucoup de monde, pour une étymologie néanmoins moins ‘audible’…

Il y a en fait deux Empain possible, même si celui qui concerne notre baron ne laisse aucun doute grâce à sa provenance géographique, un ‘nord’ au sens large puisqu’il couvre de nos jours aussi bien un vaste territoire français, luxembourgeois, puis belges, néerlandais, voire nord-allemand. Tout cela grâce la première orthographe germanique qui était en fait ’waignepain’, la consonne initiale originelle ayant subi, comme de nombreux autres mots (1), un phénomène de gutturalisation au cours du temps.

Résultat (francisé): ce ‘waigne’ est devenu ‘gaigne’ chez nous, non pas au sens moderne de gagner, en tous cas pas immédiatement. La première définition du mot (en fait le verbe) a en effet concerné l’idée de gagner…sur du terrain; là encore, pas en surface mais en culture, en rendement. C’est ce qui a subsisté dans le terme (agricole, justement) de ‘regain’, c’est-à-dire une repousse d’herbe -ou de plantation, en général du blé- après fauchage, comme le thème et décor du roman de Jean Giono, ou du film éponyme de Marcel Pagnol.

Alors, des noms comme Gagné, Gagnant ou Gagneur ont donc d’abord désigné des gens qui tiraient profit (au moins subsistance) de leurs labours (et de leur labeur). Certains gagnaient (sous-entendu leur vie) difficilement, comme les Gagnedur ou Gagnedour); d’autres plus aisément, ce sont les Gagnebien; certains enfin gagnaient peu, les Gagnepetit ou les…Gagnepain précisément, à des époques où le ‘pain’ ne désignait pas spécifiquement la miche du boulanger mais, de façon plus générale, tout salaire (2).

L’autre Empain, moins fréquent et plutôt localisé dans le quart sud-est de la France, vient du verbe d’ancien-français ‘empaindre’, c’est-à-dire taper ou frapper quelqu’un, pour ne pas dire lui donner…un pain. L’autre mot issu de la même racine (homonyme mais pas très précise) qui nous est resté est la ‘panade’, autrement dit l’état de misère dans laquelle est plongé quelqu’un qui a été frappé par le destin…

Cela étant, curieusement et sans mauvais esprit, la carrière de notre industriel belge aura décidément tenu de l’un autant que de l’autre: le moins que l’on puisse dire est qu’il aura fait son pain (ou son beurre) dans les affaires, avant de subir un coup du sort définitif. Y compris donc étymologiquement!

(1) exemple-type: Wilhem / Guillaume.

(2) même de nos jours, l’expression ‘gagner son pain’ (ou…sa croûte) ne se restreint pas à la baguette quotidienne!


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