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Erignac (Claude)

«Vingt ans après» (version Alexandre Dumas) ou «Vingt ans déjà» (version Claude Lelouch), le nom de l’ex-préfet de Corse assassiné revient à la Une et sur la nouvelle…’Piazza Claude Erignac’ (en v.o mixte!), à l’occasion d’une commémoration quelque peu tendue pour cause de revendication indépendantiste. Et ce n’est pas l’étymologie qui va apporter beaucoup plus de lumière sur le nom du défunt haut-fonctionnaire, puisqu’il y a équivoque mais tout de même, comme souvent, des surprises…

Première constatation simple: il y a dans ce mot une section importante et facile à décrypter, c’est ce suffixe ‘-ac’ qui, comme d’autres milliers de fois en Occitanie principalement (mais pas que) témoigne d’un ‘locatif’, un nom de lieu hérité de l’ancienne forme latine ‘-acum’ qui servait à désigner la situation ou la propriété. Exemple: Mérignac, ex-Mériniacum, territoire ou juridiction d’un certain Mérinius ou plus probablement Marinius; Pessac, pour le Pecciacum de Peccius; Cadillac, le Cadiliacum de Catillius ou Catullus, etc…pour ne prendre que quelques noms connus.

Nous resterait donc la racine ‘Erign-‘, ou ‘erini(us)’, puisqu’on a vu comment la suite ‘-ini-‘ en latin pouvait donner le son ‘-gn-’ en français (panier suffit pour prononcer ‘pagnier’, aucun rapport avec un pagne). Je vous dis ça parce qu’au 19ème siècle, quelques fous de fouilles archéo-linguistiques obstinés avaient découvert qu’il existait bien un mot latin (‘erinus’) qui servait à qualifier…le figuier sauvage, ce qui ferait de notre Claude le descendant d’un exploitant arboricole; mais plus tordu on ne peut pas (sauf peut-être le tronc de certains arbres).

Notez bien qu’il y a pire: il existait également un homonyme complet pour qualifier une rivière qui se jetait dans le port turc de Smyrne (sic), dont on ne voit pas très bien le rapport avec la Lozère! Car l’homme était né à Mende, en pleine zone occitane justement, où l’on note souvent une francisation ‘à la parisienne’ de certains noms régionaux originellement écrits (et prononcés) ‘-ey-‘, que ce soit à la fin (Meney), au milieu (Lapeyre*) ou au début du mot, comme dans…Eyrignac!

Voilà qui rendrait plus plausible un enracinement en Languedoc-Roussillon, d’autant qu’on y trouve des familles (cousines?) Eyrignoux (et Eyrignou)…Seulement voilà, c’est là que ça se corse (encore) car il y a équivoque entre deux origines à vrai dire elles-mêmes un peu tirées par la queue des prunes puisque l’une des hypothèses fait référence à ‘l’érigne’ (aranhon, puis aragnon) c’est-à-dire le fruit en question; l’autre se rapproche de l’adjectif occitan ‘aranhos’ devenu…hargneux en français!

L’étymologie officielle de ce dernier étant quand même l’infinitif du verbe ‘harmjan’ (tourmenter, grogner en francique, la toute-première version du français encore fortement germanisé), on a finalement le choix entre des prunelles et celui qui rouspète pour des prunes. Et encore, ce n’est pas sûr étymologiquement.

(*) voir les chroniques sur Paire (Benot, le tennisman) et Pierrefitte (93). La propre mère du préfet s’appelait également Peyregne…


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