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Forget (Guy)

Cà c’est passé sur le Rocher, et l’événement a donc fait d’une pierre deux (mauvais) coups: d’une part l’équipe de France de tennis a été éliminée par les Etats-Unis en quarts de finale de la Coupe Davis; d’autre part, le capitaine de ladite équipe a quitté le navire, avec beaucoup de souvenirs et de larmes (sans doute de crocodile, ce qui est logique quand on prend la relève de Lacoste). Bref, Forget a su rester l’homme de fer du tennis français pendant quatorze ans, et cela n’a rien d’étonnant, surtout étymologiquement.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Forget n’est pas forgé, c’est à dire ‘travaillé à la forge’, mais il a pourtant un rapport avec le…fer! Réglons tout de suite l’origine linguistique des patronymes issus de la forge, soit parce que l’ancêtre était forgeron, soit -et c’est le plus fréquent- parce qu’il habitait près d’une forge ou du côté des forges d’un village; la différence est minime, pas de quoi y mettre la main au feu…On trouve dans ce cas des Forgas, parfois des Forgues, mais le plus souvent des Fargues, comme de nombreux lieux-dits dans le Sud-Ouest. Quand ce n’est pas tout simplement Forges ou Les Forges, un peu partout en France.

Pour notre tennisman, rien de tout cela, puisque Forget est une variante très ‘Ile-de-France’ (on trouve des communes St-Forget), d’après le nom d’un martyr du IIIè siècle, qui est…St Ferréol. Comme souvent, c’est en plein essor du christianisme que l’on va créer beaucoup de ‘noms de baptême’, en fait des surnoms donnés (ou pris parfois, par les baptisés eux-mêmes!) en hommage au moindre personnage charismatique du moment: à la même époque, ce sera le cas des Martin par exemple, en suivant l’exemple de l’évêque de Tours; et un évêque de Limoges s’appellera également St Ferréol.

Mais revenons à notre Forget (né au Maroc mais résident suisse), qui fait partie d’une famille assez large qui intègre également les Forgeau (en Vendée, souvent), les Fargeaud ou Fargeot, tous ces mots pouvant donner naissance à des communes en rajoutant simplement ‘St’ devant, mais tous sont donc des déformations du latin «ferréolus». La terminaison du mot (‘-ole’) est en général la marque d’un diminutif, comme dans ‘alvéole’ (la petite case), rougeole (la maladie des petits points rouges), gaudriole (plaisanterie légère), etc…Or, ici, ce suffixe va jouer un rôle inverse, «augmentatif», pour donner un sens renforcé à la racine qui est ‘ferrum’, c’est à dire le fer…Un fer très dur, alors? Exactement! Sauf qu’il faut le prendre au sens figuré dont les romains avaient gratifié les chrétiens: le ‘ferreolus’, c’était celui dont (sous-entendu) «la foi était dure comme le fer», un allumé de Jésus, quoi.

Si vous êtes marseillais, il y a des chances que St Ferréol évoque pour vous davantage une rue commerçante qu’un évêque limougeot, mais cela explique peut-être pourquoi Guy aurait dû croire dur comme fer à la victoire. Enfin, j’espère que vous avez pu vous forger une opinion.


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