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Forneri (Pascal)

Dit tel quel, le nom ne vous dit sans doute pas grand’chose, sauf à être un professionnel du milieu musical. Ce patronyme est pourtant dans l’actualité la plus récente (pardon pour le quasi-pléonasme), puisqu’il est à l’origine du spectacle qui résonne en ce moment dans toutes les gazettes, papier, audio ou visuelles, ‘Salut Les Copains’, adaptation scénique des tubes de l’époque Yé-Yé (1)…Bon, je vois que çà ne vous emballe pas plus que le dernier tube de Mireille Matthieu, donc je précise que la comédie musicale en question est montée par un certain Pascal Forneri précisément…Toujours rien? Forneri est l’état-civil officiel de Dick Rivers (Hervé Forneri) dont le Pascalou est le fils. Vu la couverture de presse et les premiers commentaires, il y a peu de chances que le spectacle musical fasse un four, et pourtant…

Forneri, Forneris ou Fornero sont des ‘noms de métier’, que l’on rencontre fréquemment dans les Alpes-Maritimes et sur la Riviera de façon générale, et pour cause: ce sont des mots de souche italienne (ce qui n’étonnera personne, surtout si l’on rappelle que le comté de Nice a été plus longtemps ‘italien’ que ‘français’, détail historique mesquin au regard de la circulation des racines sur le continent.). Bref, forni-, forno-, forne- et toutes leurs variantes ont pour origine le fond de la boulangerie, puisqu’ils ont un rapport avec un ‘forn’, autrement dit un four. C’est le plus souvent un four à pain donc (un fournil!), mais la racine a également permis de cuire quelques Fornès ou Forniès (plutôt du côté des Pyrénées-Orientales) qui s’occupaient, eux, de four à chaux, pour la fonte de métaux. Dans l’Est de la France, on trouvera aussi des Forny, qui travaillent sur ou possèdent un four à briques; et enfin des Forney ou les Fornier, alternativement dans l’une ou l’autre de ces activités, mais toujours devant les…fournaises (le patronyme existe aussi tel quel dans les Vosges et les Ardennes), qui ont alors le sens de  »grand four », pour ne pas dire gigantesque: ceux qui ont vu le Piton de la Fournaise comprendont aisément.

Il va de soi que tous les ‘for-‘ dont nous venons de parler se retrouvent sous la forme Four-, doit les Fournès, Fourny Fournier (comme Henri-Alban, dit Alain-Fournier), et évidemment les Fourneau, Fournel, Fournelles, Fourniol, Fournillier et enfin Fourniaud ou Fourniaux: en fonction des régions, il faut aussi parfois comprendre ‘celui qui vient du site où il y a beaucoup de fourneaux’, sous-entendu un peu long mais qui alors ne signifie pas que la personne travaille directement sur les fours mais habite tout simplement dans leur entourage.

Si l’auteur sus-nommé de la comédie musicale a pu (et dû) garder son vrai nom, cela n’a pas été le cas de son géniteur qui, en pleine vague rock des sixties, a fait comme il était de mise à l’époque: prendre un pseudo à l’américaine (il est vrai qu’Hervé Forneri, çà fait un peu trop ‘Chats Sauvages’). On raconte que le futur Dick Rivers hérita de son surnom lors d’un passage particulièrement chahuté dans un club d’outre-atlantique, où un spectateur excité le gratifia d’un «Hey man, you’re a real dick reverse», ce que la décence permet de traduire uniquement ici par «Hé mec, tu la sens pas qui rétrécit?». D’autres biographies en font un hommage au personnage d’Elvis Presley dans le film ‘Loving You’ (mais est-ce que çà change vraiment la…chose?)

Pour terminer, faisons la lumière sur ce ‘four’ tant redouté par les gens de théâtre. Assez paradoxalement, ‘faire un four’ signifie que le spectacle manque de chaleur et laisse les spectateurs plutôt froids. En fait, ce n’est pas une question de chaleur mais de lumière: au 17è siècle, quand il faisait ‘noir comme dans un four’, c’est que l’on n’y voyait pas beaucoup dans une salle aux rangs clairsemés, car on avait réduit l’éclairage de bougies pour faire des économies. Certains poussaient même jusqu’à ne pas éclairer du tout le théâtre quand il y avait trop peu d’entrées, histoire de décourager les quelques audacieux qui étaient priés de rentrer à la maison, ce qui permettait de ne pas payer les acteurs pour rien et donc jouer la pièce à fond perdus. Ce qui ne saurait évidemment arriver à ‘Salut les Copains’. Sauf étymologiquement peut-être…

(1) petite note au passage pour signaler que l’expression  serait  sociologue et philosophe Edgar Morin, excusez du peu.


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