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Gailhaguet ( Didier)

Terrain glissant pour « l’omnipotent président de la Fédération Française des Sports de Glace », comme le décrivent la majorité des journaux qui relatent sa possible implication par négligence dans une nouvelle affaire d’agressions sexuelles sur de jeunes athlètes (1). Lui-même est un ancien patineur de niveau national, plusieurs fois champion de France, pour ne pas dire…de Gaule.

Ce n’est pas que les Romains connaissaient déjà le triple Axel de nos patinoires mais une simple histoire d’étymologie, puisque le patronyme de notre homme est une variante du mot ‘gaulois’! Disons d’abord qu’il peut s’agir d’un diminutif, marqué par la présence non seulement du ‘-et’ final traditionnel mais également par la répétition de ce ‘g’ (prononcez ‘gaillaguett’, comme garriguette); il existe également des versions Gailhou et Gailhanou.

L’autre élément très reconnaissable est le ‘h’ central, qui oriente la racine vers l’orthographe traditionnelle du vocabulaire occitan. Bien que Didier soit natif du plein sud languedocien (Béziers), les Gailhaguet ont leur souche en Tarn-et-Garonne, comme les Graulhet dans le Tarn par exemple.

La graphie (l’écriture) ‘française’ est donc Gaillaguet, autrement dit un nom de provenance (autre possibilité que le diminutif) qualifiant une homme ‘originaire de Gaillac’ (Gailhac, en v.o) et, de fait, il y a un nombre important de cités (hameaux compris) à ce nom dans les départements actuels du Tarn ou de la Haute-Garonne, voire de l’Aveyron.

Du coup, le gaillac ou gailhac nous renvoie très clairement à la période de l’occupation romaine et à l’habitude qu’avaient les latins de désigner par le suffixe locatif ‘-ac’ un endroit particulier, en général celui où se trouvaient la résidence et donc les propriétés de riches gallo-romains (2); le mot signifie donc ‘le domaine de Gallius’ (ou Gallus)…

Mais je sens que si on en reste là, vous n’allez pas être plus satisfaits qu’après avoir lu deux lignes de Wikipédia, même si vous en avez déjà conclu tout seuls que ‘gaillac’ qualifie un…’gallus’, autrement dit un Gaulois! Ce serait donc intéressant de savoir d’où nous vient la Gaule (3) soit Gallia.

On pense qu’il s’agit d’un son dit ‘pré-celtique’ (avant la formation de la majorité des langues européennes) qui s’appuie sur la syllabe ‘gal’, tout à la fois symbole de force, de puissance voire de violence (guerrière), mais peut-être tout simplement évocation de la virilité, au sens d’existence masculine. On retrouve la même évolution de ce son dans les langues irlandaise, galloise, bretonne et finalement latine; à Rome, Gallia devient donc la Gaule dite transalpine (côté français) à l’opposé de la Gaule cisalpine côté italien, soit peut-être à l’origine ‘le territoire des furieux ou des criards’ (!), belle définition nationale.

Il se peut que cette même syllabe soit à l’origine du mot ‘gail-hard’ , autrement dit celui qui crie fort en…chantant (cf. Le barde Assurancetourix), ce qui a donnera plus tard l’adjectif ‘gaillard’, c’est-à-dire à l’origine celui qui chante joyeusement, puis qui exprimera sa joie par des comportements plus ‘vigoureux’. Peut-être certains entraineurs de la Fédération ont-ils été un peu trop…gailhaguets?

(1) Voir l’avant-dernier article sur Sarah Abitbol.

(2) C’est le cas de centaines de communes du Grand Sud-Ouest!

(3) Rien à voir avec les différentes formes de ‘longue perche’ puis de ‘bâtons’, créés d’après la racine celtique ‘waul’.


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