Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Gassama (Mamoudou)

Vous vous souvenez? C’est l’homme qui grimpe le long des balcons parisiens, happé en quelques minutes par tous les médias possibles puis disparu des écrans en moins de quatre jours, peut-être jusqu’à la future ouverture du procès qui verra comparaitre le père qui a abandonné son fils de quatre ans dans un appartement du 5ème étage…Bref, vous avez à nouveau l’image à laquelle vous ne pouvez pas avoir échappé; mais pas forcément dans l’oreille la signification de son nom, régulièrement déformé en MaMAdou par les journalistes.

J’en conviens, la confusion est possible, d’autant qu’il s’agit bien de la même racine étymologique. Encore faut-il au préalable préciser -en tous cas évoquer, car il va falloir schématiser un peu- que le bonhomme est d’origine malienne (l’aviez-vous noté?) et qu’il porte donc un ‘patronyme’ (rien que cette conformation à l’occidentale mériterait mieux) marqué par une provenance de l’Afrique de l’Ouest sahélienne.

La forme du prénom et du nom, tels que compris par un Français, dénote un influence des dialectes ‘soninkés’, principalement répandus et parlés du Sénégal au Burkina-Faso, et de la Mauritanie au Mali, en passant par la Guinée-Bissau et la Gambie…Si la forme de Mamoudou est assez typiquement ‘noire-africaine’, c’est qu’elle se retrouve dans de très nombreuses variantes comme le fameux Mamadou, ou Mahamadou voire Mohamedou, cette dernière nous amenant directement sur une déclinaison de Mohamed en arabe.

Du coup, que ce soit Mouhamad (de Lybie, vous vous souvenez de Khadafi?) que l’on trouve en anglais, Mahoma en espagnol, Mehmet en turc ou Magumetu en…corse, il s’agit évidemment d’une référence au prophète de l’Islam, soit Mahomet en français. Et comme n’importe quel autre ‘nom de baptême’ occidental, il met celui qui le porte sous la protection de son illustre référent en lui souhaitant un transfert de grâces, tout comme (théoriquement) n’importe quel Benoit, Dominique ou Jean-Marie pour les plus gourmands (deux pour le prix d’un). En l’occurrence, il s’agit ici d’un homme ‘digne de louanges’ (ou de remerciements, ou de félicitations, en tous cas un hommage personnel).

Moins évident (au pied de la lettre) est ‘Gassama’, adaptation de l’arabe ‘G(h)assim’ avec une finale typiquement africaine là encore (et non pas maghrébine); mais cette fois, la racine renvoie à une notion évidemment toujours attribuée d’abord à un prophète (ou à un fils) mais pas que…En fait, il s’agit d’une qualité qui concerne plus généralement le sens de la justice et/ou le bon discernement.

On peut en effet traduire le mot par ‘celui qui partage’, pas une tranche de pain mais celui qui sait ‘faire la part’ entre le faux et le vrai par exemple, entre le mensonge et la vérité, et finalement entre le mal et le bien, pour ne pas écrire le Mal et le Bien, vous aurez compris la différence de majuscule.

Et ce n’est pas exagérer que de terminer en disant qu’on pourrait y rajouter ‘celui qui sait discerner le danger du risque, ou faire la part de la hauteur et de la gravité terrestre’; pour un résultat -justement- tout à fait digne d’éloges. Y compris donc étymologiquement!


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.