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Gensac (Claude)

C’est vrai, elle n’était pas que l’épouse myope et fofolle du pétaradant Louis de Funès (et pas que dans quelques ‘Gendarme’), mais aussi une actrice de théâtre. Qui pourrait croire en effet qu’elle sortit du Conservatoire national d’art dramatique avec un 2ème prix de…tragédie? Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne pouvait être qu’une bonne descendante de Molière, de la grande famille des comédiens ‘de race’, au moins étymologiquement…

Le patronyme est en fait à la fois de provenance très limpide mais de sens assez complexe. On comprend très rapidement qu’il comporte une racine (Gens-) et un suffixe (-ac) suffisamment fréquent pour qu’on devine qu’il marque un nom dit ‘de provenance’; en effet, ce -ac est la terminaison traditionnelle et très répandue de tous les noms de lieux qui ont subi (et profité de) la présence romaine, comme tant de communes du Grand Sud-Ouest, où ce type de toponyme se compte par centaines.

Il s’agit du résidu d’un ‘-acum’ latin, qui permettait de nommer un domaine ou une propriété appartenant à un notable romain, le plus souvent un haut-gradé dont les fonctions de commandant, administrateur ou gestionnaire lui donnaient pouvoir sur tel ou tel territoire… De fait, vous allez souvent trouver sans beaucoup de difficulté que Gensac est tout d’abord le nom de plusieurs communes françaises, la plus ‘connue’ étant Gensac (la Pallue), dans la périphérie de Cognac (Charente).

Il est donc probable que des Gensac aient été surnommés par le mot qui définissait leur ville (ou canton) d’origine, hypothèse confortée par l’orthographe la plus ancienne (12ème siècle) de la cité de ‘Gentiaco’, version d’influence occitane du ‘Gentiacum’ latin, le domaine de Gentius…C’est là que le sens devient presque trop riche pour être assez clair: car, contrairement aux apparences, ce nom de Gentius, lui-même valeur de surnom à Rome, n’a rien à voir avec notre ‘gentil’, en tous cas dans un premier temps.

La plupart des termes latins (et même français) qui sont formés sur cette racine découlent d’une notion très antique de la…famille, d’après un ‘gens’ à l’origine de tout ce qui est gén-ération ou gén-étique évidemment. Mais le sens le plus important concernait l’idée de famille presque au sens de caste, ou de clan. Etait donc ‘gentius’ celui qui faisait partie d’un groupe, d’une lignée (en général de haut rang), bref, un peu ce que l’on appellerait de nos jours une ‘grande famille’, laquelle n’a pas besoin d’être forcément très nombreuse pour tenir le haut du pavé dans la ville ou le pays. Il y a bien longtemps, les Gensac de Charente et d’ailleurs ont donc hérité des qualités d’un homme de ‘bonne’ famille, digne descendant de ses ancêtres comme Claude a donc pu l’être de ses prédécesseurs dans l’art dramatique.

Ce qui n’empêchait pas cette femme (de ‘caractère’ parait-il) d’être gentille, puisque l’adjectif moderne a gardé un très lointain parfum de son premier sens: à travers les siècles et les soubresauts de l’Histoire de France, le gentil de bonne famille a progressivement pris le sens de noble extraction, donc aristocrate (mot d’origine grecque de sens proche; la caste des meilleurs). Si aristocrate il y a, il est donc bien élevé, donc poli et…gentil, comme pouvait l’être à une époque un ‘gentilhomme’, encore possiblement belliqueux mais de souche noble; puis le mot se scinda en gentil-homme, rapidement compris -à tort donc- comme un ‘homme-gentil’, dont on ne retint finalement que la seconde partie et la bonne éducation supposée pour en faire quelqu’un qui a de bonnes manières. D’un côté comme de l’autre, une grande dame que cette Gensac donc; y compris étymologiquement.


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