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Ghosn (Carlos)

Carlos, le retour. Ou la suite (la fuite?). Pas étonnant puisque toute l’histoire du bonhomme est celle d’une (é)migration; pas uniquement depuis un bureau de Boulogne-Billancourt vers un commissariat de Tokyo et retour, mais d’un village du Liban vers la frontière ouest brésilienne, côté Bolivie. Ce descendant d’un négociant en caoutchouc (en attendant la carrosserie à monter sur les pneus) prendra un prénom éminemment ‘intégré’: à la place de Charles, ce sera donc non pas Karl (on est au Brésil, largement germanisé dans l’Histoire) mais logiquement Carlos…Et Ghosn alors?

Si étrange à lire et si particulier à aborder pour un français, ce ‘ghosn’ -prononcé ’gône’ avec précaution- n’a évidemment rien à voir avec le célèbre ‘gone’ lyonnais, terme qui représente une sorte d’abréviation de ‘gamin’ plutôt affectueuse à la base (moins quand il s’agit de certains supporters de football, qui n’ont d’ailleurs pas le monopole du qualificatif); dans d’autres régions, on parlera de ch’ti, qui respecte le son final de ‘petit’ tout comme son homologue parisien ‘titi’; sinon c’est ‘minot’ à Marseille, diminutif de gamin, puis aphérèse (chute) de la première syllabe.

Finissons-en avec les homonymes, en ajoutant qu’il n’y a aucun rapport non plus avec la racine grecque ‘gône’ qui signifie un angle, d’où tous les côtés d’un polygone (1), etc…Bref, ce ‘ghosn’-ci est un mot d’origine arabe qui vient donc du Liban, pays où les ancêtres du monsieur ont -forcément- fait souche puisqu’il évoque…une branche. Bon d’accord, c’est moins évident que Racine (Jean) mais il s’agit d’un procédé onomastique (pour nommer une personne) relativement commun…

La vraie question est toujours: si (et quand) on peut certifier la provenance linguistique, l’étymo- du patronyme, quelle est alors sa logique, partant du principe que le sens est bien celui d’une vraie branche d’arbre et non pas d’un sens figuré pour désigner une partie de la famille par exemple. En français, il y a tout de même quelques familles Branche, que l’on explique parfois par une situation à un…embranchement; or, sauf quelques cas locaux isolés et sans rapport entre eux, on les appellera plutôt les Fourche, Fourcaud, Fourcand, ou encore les Hourc et les Hourcade en occitan (par équivalence du ‘f’ et d’un ‘h’ très soufflé/aspiré).

Sinon, l’hypothèse d’un homme montant (encore) dans des branches étant peu probable, pas plus que celle d’un constructeur de cabanes, il faut sans doute se satisfaire d’un effet de métonymie (désignation de la partie pour le tout) ou d’un transfert de sens sur la partie d’un arbre particulièrement remarquable ou utile dans l’environnement de la personne, soit pour marquer un point de repère important (un grand arbre), soit pour mettre en exergue une essence d’arbre inhabituelle dans le contexte (sans forcément céder au cèdre).

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas plus clair chez nous avec les Dutronc qui représentent souvent une erreur, certes facile, d’interprétation. En effet, il ne s’agit pas en l’occurrence de ‘du-tronc’, pour qualifier un bûcheron par exemple, mais d’une écriture dite abusive de (du) tron, forme occitane du mot ‘tonnerre’ appliquée à un grincheux ou un gueulard qui faisait autant de bruit que le grondement du-dit phénomène!

En fait, de vraiment proche de la branche, il n’y a que les Rameau (comme le musicien classique Jean-Philippe), souvent liés -si j’ose dire- à leur date de naissance, celle de la fête religieuse du même nom, tout comme on a appelé…Pasqua (2) ceux nés à (ou vers) Pâques. Dans d’autres cas, on a plutôt affaire à un nom de lieu caractérisé par un bosquet ou un endroit au feuillage particulièrement dense en branchages.

Citons tout de même les Lebranchu comme l’ex-ministre Marylise (3), le plus souvent malheureusement affublés au sens figuré d’une abondance de branches représentant hypocritement des…cornes, celles d’un mari trompé. Mais pour le moment, le seul qui se retrouve suspendu au bout de la branche, c’est l’avocat japonais de l’homme d’affaires; y compris un peu étymologiquement!

(1) Ou les quatre coins de l’Hexagone (qui en a six, donc) comme on dit encore de temps en temps à la télé…

(2) Tapez son nom dans le champ de recherche

(3) Idem que 2, jumelé avec le nom de sa collègue Batho (Delphine)


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2 commentaires au sujet de Ghosn (Carlos)

  1. Vous indiquez : les Hourc et les Hourcade en occitan (par équivalence du ‘f’ et d’un ‘h’ très soufflé/aspiré)

    Ne faudrait-il pas dire « gascon » plutôt que « occitan » ?

  2. Vous avez raison; les premiers exemples de patronymes qui me sont venus à l’esprit étant typiquement gascons, il vaut mieux restreindre le phénomène à la zone concernée! Merci.

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