Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Herrou (Cedric)

Dans l’actualité de l’été, ça flambe (aussi) du côté de la frontière italienne, surtout en ce qui concerne un foyer sensible concernant des réfugiés étrangers accueillis ou tout au moins accompagnés par un agriculteur niçois maintes fois appréhendé pour cette aide, humanitaire mais illégale. Surnommé avec facilité par les médias le Robin des Bois des Migrants, le voici à nouveau poursuivi pour son entêtement militant; on a pu lire ça et là qu’il  »faisait de la protection des mineurs le…fer de lance de son action ». Eh bien, étymologiquement, on ne peut pas faire mieux.

En effet, Herrou est à l’origine un toponyme, un nom de lieu ‘transféré’ sur une ou des personnes en rapport avec un endroit caractéristique, pour des raisons d’environnement ou d’activité. C’est ainsi qu’on pourra créer des (sur)noms d’après le relief, la végétation, l’habitat ou le métier; vous en avez plusieurs exemples dans ces archives(*). Ici, il s’agit d’un site en rapport avec le…herrou, ce qui ne vous avance peut-être pas beaucoup, sauf à vous rappeler une règle de linguistique gasconne (mais pas que) en vertu de laquelle ce ‘h’ initial, autrefois très ‘sifflé’ (ou soufflé, si vous préférez) et non pas ‘aspiré’ (ne vous étouffez pas), est noté aujourd’hui par…F.

Comme déjà signalé également, c’est dans les parlers du Sud que les exemples immédiats vont être le plus parlants: comparez tout simplement l’espagnol ‘higado’ et son équivalent français ‘foie’; ‘horno’ et ‘fourneau’; ou encore ‘hijo’ et ‘fils’, voire ‘hermano’ et ‘frère’ etc…Conclusion: ce ‘herrou’ (ou herro) est une forme de ‘ferrou/ferro’, héritage français d’un ‘ferrum’ latin qui signifie évidemment le fer.

Vous n’en avez peut-être rien à…faire, mais il fut un temps où, pour nos ancêtres, la découverte, le travail puis la maitrise de ce métal furent des ‘âges’ capitaux dans l’histoire de l’humanité, aussi indispensables au développement des armes que de votre poêle à revêtement en téflon. De fait, l’endroit où l’on pouvait trouver et extraire le minerai de fer est devenu le ‘ferrou’ (ou plutôt le herrou), autrement dit le territoire de la mine, certains disent un crassier (un tas de déchets issus de la fabrication en fer).

Seulement voilà: au contraire du quart sud-ouest où l’on trouve des lieux-dits Herrou qui ne laissent aucune équivoque, le même mot circule à quelques centaines de kilomètres au nord (ouest) , jusque dans la pointe finistère où il s’agit alors d’une racine évidemment bretonne, sous la forme d’un adjectif qualifiant des gens hardis ou téméraires (des Herrou héros, quoi). A ne pas confondre avec les Herri, variante régionale de Henri.

Ca se complique enfin avec un troisième challenger, le Herroux (ou Héroux) normand ou ligérien (des Pays de Loire), créé lors de l’arrivée de nos cousins germains (au sens guerrier) de l’Est, et donc de racines germaniques, soit un montage entre deux anciens termes: ‘hari’ (l’armée) pour faire le début du nom + ‘wulf’ (le loup) pour faire le son final. Là encore, on a affaire à une très fréquente habitude onomastique (pour donner un nom à quelqu’un).

En fait, je ne sais pas si notre Cédric ne serait pas plutôt de tradition bretonne, même lointaine, vu son prénom…En tous cas, même si l’on ne retenait que l’hypothèse occitane ou provençale, cela en ferait de toute façon un…’homme de fer’! Y compris étymologiquement.

(*) tapez ‘toponyme’, tout simplement…


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.