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Horner (Chris)

Il vient de publier son…passeport (biologique): il s’agit bien sûr du coureur cycliste américain, récemment grand vainqueur du Tour d’Espagne et subséquemment (comme on disait dans les films de gendarmes) grand suspect ‘d’aide extérieure’ pour avoir accroché le maillot rouge à son palmarès, à 41 ans passés (on n’a pas idée, aussi, d’être copain avec Lance Armstrong). Malheureusement écarté du reste de la saison pour cause de chute aux Championnats du Monde entrainant quelques côtes cassées, cet équipier de la formation Radioshak aurait plutôt dû faire partie de celle de ‘Red Bull’, au moins étymologiquement, et voici pourquoi…

Horner (dans les pays anglo-saxons), Hoornaer (en Flandre), Hornez (dans le Nord-Pas de Calais), Hornet, Hornetz, Hohrner et même Hornoy ou Hornay (en Belgique), ont tous pour origine le patronyme Horn, lui-même qualificatif très imagé accordé à un ancêtre qui avait un rapport avec une ‘horn’, autrement dit en français une ‘corne’. De façon générale (et pour une fois), le surnom ne désignait pas quelqu’un en rapport avec des bovins (adieu, boeufs, vaches, taureaux…) mais avec la forme d’une corne, considérée en l’occurrence sous ses différentes interprétations.

Contrairement à ce que vous pensez, il ne faut pas tout de suite mettre en avant l’image du ‘mari cocu’, celui auquel on fait (porter) les cornes, sens qui n’arrivera qu’au 17è siècle; et encore ne s’agit-il pas de ‘véritables’ cornes, puisque, le mari trompé se trouvant -symboliquement- privé de sa virilité, on le comparait aux…chapons, volailles châtrées sur la tête desquelles on fixait les parties excisées, leur donnant ainsi l’apparence d’avoir de petites cornes à côté de la crête!

En fait, on n’est pas loin du ‘Big Horn’, vous savez le panneau de cinéma que vous trouvez à l’entrée de tous les ranchs de cow-boys, allusion évidemment au bétail qui s’y trouvait, mais aussi à la ‘grosse corne’ des propriétaires auxquels on aurait donné, en France, une grosse ‘trique’; sauf qu’en anglais, ‘avoir la corne’ (to be horny) ne laisse aucun doute sur le type d’excitation concernée. Manque de chance, par ironie, l’adjectif peut également signifier recroquevillé, rabougri, autant dire ra…corni.

L’autre interprétation est plus géographique qu’anatomique, le Horner pouvant tout aussi bien désigner celui qui habite un terrain en ‘pointe’ ou en angle (d’une parcelle), donc ‘à la corne’ (au coin) d’une propriété. C’est l’équivalent des Anglade (les gens de l’angle) en français, ou des Cantona* (pas question de chanteurs, mais des hommes du coin) en occitan. C’est le sens assez fréquent que retiennent les parlers des régions germaniques, le Hohrner pouvant alors être ‘le gars situé à l’extrémité, au bout du village. Même chose évidemment pour les Van Hoorne ou Van Hooren néerlandais, avec un ‘van’ de localisation encore plus explicite.

Il faut donc réhabiliter – au moins étymologiquement – les Cornu, Cornard et autres…Corniaud, relégués dans un coin des dictionnaires pour cause d’homophonie (identité de son) avec la corne. Notons quand même que ce le sens de ce ‘horn’ saxon est passé de la corne de l’animal à toute forme s’en rapprochant, de la très convoitée Corne d’Abondance au…cor de chasse ou d’harmonie; sans oublier ce que l’on appela chez nous au début de l’automobile le ‘cornet’ (pouêt-pouêt), et le ‘hornet’ chez les Anglais. Un hornet (‘la bête à cornes’) qui sert également à désigner le frelon, surtout quand il porte un masque noire et un pyjama vert (The Green Hornet). Voilà donc pour Chris Horner. Mais, ciel, et Yvette?!

(*) voir les détails dans le sujet consacré à Eric (septembre 2010).


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