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Kocher (Isabelle)

Déjà traité récemment (janvier) lors de l’annonce de sa nomination, c’est la réalisation d’un événement industriel, mais surtout sociologique pour quelques médias qui mettent encore en lumière le fait ‘exceptionnel’ qu’une femme accède ‘seule’ (!) à la direction générale d’un groupe du Cac 40, en l’occurrence le géant français de l’énergie Engie, ex-GDF Suez. Manque de chance, tous les journalistes l’appellent “Cochère”, phonétique bien parisienne de mauvais augure qui lui ferait plutôt prendre la porte (peuchère!), alors que tout cela est une question de cuisine.

Le mot appartient en effet au répertoire germanique, même si sa forme actuelle lui donne comme souche une province du Grand-Est français nommée Alsace, où l’on trouve aussi les patronymes Koech, Koechs ou Koechler. Tous se rapportent à la même origine: un ancêtre dont le métier était cuisinier (c’est d’ailleurs encore la marque d’une grande dynastie d’un fabricant de cuisines local).

Un cuisiniste n’est d’ailleurs pas forcément bon cuisinier, mais ces derniers se rattachent directement à une trtès ancienne racine..;néerlandaise du 17ème siècle (on va dire flamande, pour pouvoir émigrer en Belgique et dans le Pas-de-Calais) qui est ‘kok’. Ce qui va faire ‘cook’ en (anglo)saxon, ‘cuoco’ en italien, et…coq en français, d’où le titre du maître qui dirige sa cuisine (et non pas qui garde les poules)…Simultanément, la racine latine ‘coquus’ va donner le substantif savant ‘queux’, toujours accolé à un maîtra et dont le ‘x’ final montre bien qu’il n’a rien à voir avec une histoire d’appendice mais avec le verbe cuire, la cuisine, la cuisson, et même la…cuite, participe passé qui évoque la chaleur extrême que dégage l’ivresse!

Mais alors, d’où vient cette ‘cochère’ dangereusement homophone? D’un bateau à fond plat construit au 13ème siècle, que l’on appela d’abord ‘coche d’eau’, puis, au milieu du 16ème, le coche tout court, grâce à un mot…tchèque (kotec) qui désigne une niche, l’idée étant que cette nouvelle forme de transport permettait, grâce à une capote, de s’abriter (au moins le client, parce que le cocher, lui, reste dehors).

Du coup, la ‘kotchi’, littéralement la voiture à capote, va passer par l’Allemagne qui va en faire une ‘kütsche’ (davantage une diligence ou un carrosse que le dernier modèle Volkswagen), puis arriver en France avec le coche (la voiture, avant d’être le conducteur), puis la porte de la voiture, précisément ‘cochère’ (sur le côté). L’application à une porte d’immeuble (dont le balcon du premier étage permet de s’abriter) semble devoir son nom au fait qu’en pénétrant dans le bâtiment, il fallait passer par une conciergerie qui vous ‘dirigeait’ (coachait?) vers l’appartement adéquat.

Un dernier détail homonyme: ne mettez jamais d’accent circonflexe sur ‘côcher’, car ce verbe existe, d’après l’ancien-français ‘choucher’ qui a donné…coucher, voire faire coucher (le mâle et la femelle); le terme s’emploie encore dans certains métiers d’élevage au sens de ‘couvrir’, pour lequel je n’ai pas besoin de vous faire un dessin. Et que ceux qui ne sont pas contents aillent se faire cuire un oeuf. Coque, évidemment!

NB: en complément, vous pouvez relire la récente chronique sur Isabelle Kocher; même thème (évidemment) mais quelques petites surprises en plus! Tapez le nom dans le champ de recherche…


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