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Lautner (Georges)

Il est, lui aussi, d’origine autrichienne et fils d’un Léopold, mais ne s’appelle pas Mozart. Georges Lautner était un cinéaste français, né à Nice de (grands-) parents viennois émigrés en France. De fait, le nom fait partie de cet immense répertoire de source germanique, un vivier de racines issues des nombreuses tribus qui ont habité (envahi?) toute l’Europe entre les 5è et 10è siècles après JC, renvoyant progressivement l’Empire Romain au fond de sa botte. A l’époque, nos moustachus de cousins (forcément, puisqu’ils sont Germains) n’ont pas laissé d’enregistrements sonores de leurs virées touristiques, mais ils devaient faire assez de bruit pour qu’on les taxe parfois de ‘gueulards’. C’est exactement le cas de notre Georges…

Il n’est pas question ici de coups de gueule sur un tournage de film ou autre saillie grognonne du ‘Pacha’ Jean Gabin; il s’agit bien de la toute première racine ‘laut’ (avec un ‘h’ à l’époque), qui évoque un bruit, ou plus généralement quand il s’agit de voix, un son. C’est encore le sens exact du mot dans le vocabulaire allemand, et plutôt avec pas mal de volume. Si ce n’est toujours pas assez fort, on vous demandera «Lauter, bitte» (plus fort, s’il vous plait), et vous pourrez crier ou rire «lauthals» (à tue-tête, ou à gorge déployée)…Dans le même registre, il faut également mentionner l’umlaut, ce petit signe de ponctuation si caractéristique chez nos voisins d’Outre-Rhin, une sorte de tréma qui vient justement changer la prononciation ‘autour ‘(um-) du ‘son’ (-laut).

Toujours est-il que s’ajoute à cet barbare aboiement sonore un suffixe ‘-ner’ qui vient à la fois désigner celui qui crie et renforcer le sens bruyant de la racine. Voilà donc qui remonte sans doute à des habitudes guerrières qui se sont diffusées sous le règne de Charlemagne & fils dans tout l’Empire, Germanique cette fois; et, si vous y tenez, Saint et Romain à la fois. Laut-ner: voilà une coïncidence qui fait de ce patronyme un présage idéal pour quelqu’un qui devra gueuler ‘Moteur, Action!’ pendant toute sa carrière.

Profitons de l’opportunité pour citer un autre Lautner, mondialement célèbre même si pas toujours identifié (en Europe), un certain John homonyme, immigré américain de filiation…autrichienne, qui se fit connaître au milieu du 20è siècle en inventant un style de design très particulier et immanquable si vous allez vous balader le long des routes du Midwest (vous avez vu «Paris Texas» ou «Bagdad Café»?): il s’agit de ces devantures de magasins multicolores et de ces gigantesques panneaux de néons, représentant généralement un dessin stylisé ou un logo, et qui devaient donner (à l’époque) un look moderne aux stations-services, cafés et autres motels du désert. C’est vrai qu’on ne peut pas rater une patineuse à roulette fluo de quatre mètres qui clignote en pleine nuit, ou un hot-dog aussi large qu’une fenêtre suspendu en haut d’une tour.

Les designers européens trouveront (à raison?) cette esthétique très douteuse, et la baptiseront rapidement du terme assez clair d’architecture «canard», autrement dit ‘boiteuse’ et colorée comme le-dit palmipède. Ou peut-être, encore pire, ne cassant pas trois pattes à qui vous savez. Ce qui ne saurait évidemment être le cas de l’oeuvre de notre Georges…


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