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Lauvergeon (Anne)

Atome crochu, ou accrochée par l’atome? Telle est l’actualité de celle qui fut (ou est encore, si vous voulez) l’une des femmes les plus puissantes du monde, la présidente-directrice-générale du groupe nucléaire français Areva, aujourd’hui déclarée ‘témoin assisté(e)’ dans une affaire de falsification de comptes. Les histoires d’atome finissent mal en général, autant que celle d’argent parait-il (ça ne s’invente pas: son mari*, lui aussi soupçonné de malversations diverses, s’appelle Eric…Fric). Comme Anne va-t-elle se protéger de ces attaques?

Peut-être tout simplement en utilisant l’étymologie! Ne cherchez pas à deviner quoi que ce soit avec la forme actuelle du nom, ce sera difficile, à part d’être un médiéviste consacré…Le plus facile est de faire d’emblée le petit exercice habituel avec les patronymes qui commencent par le, les, ou l’, ce qui est le cas ici. En démontant “l’agglutination” (le collage de l’article avec la racine), on obtient L’Auvergeon, ou même, avant que le nom dit ‘propre’ ne soit sali par une majuscule, l’auvergeon, qui nécessite un second et dernier petit travail technique: en faisant varier (comme vous l’avez souvent lu dans ces chroniques) les consonnes v/b, on obtient donc finalement “l’aubergeon”, qui a sans doute quelque chose à voir avec son ancêtre.

Coup de chance: le terme apparaît dans le vocabulaire militaire du 14ème siècle pour qualifier une cote de maille, puis, par transfert là encore assez habituel, celui qui porte cet équipement. Voilà donc peut-être le surnom initial d’un soldat bien équipé (l’accessoire n’était pas distribué à tout le monde!).

Et pourtant, puisqu’on est sûr d’une orthographe (temporaire) en aubergeon, pourquoi ne pas se risquer à rêver d’un rapport avec une…auberge, affublée d’un suffixe diminutif qui en ferait ‘une petite auberge’, ou bien, toujours par transfert, ‘l’homme (petit?) qui tenait une auberge? D’autant que -surprise étymologique!- le mot auberge vient d’une déformation moderne de…”héberge”, qu’on comprend rapidement comme l’hôtel qui vous accueille pour une nuit, et dans lequel on peut, éventuellement, manger un morceau (qu’il fallait apporter soi-même à l’origine).

Pas du tout! Le rôle premier de l’auberge, enfin de l’héberge, vient directement de son sens germanique, qui concerne un hébergement strictement…militaire, puisqu’il est formé de deux racines: ‘heri/hari’ qui évoque l’armée, et ‘berga’ qui veut dire protection (oui, oui, héri-berga ça finit par faire auberge, croyez-moi sur parole)…Du coup, du cantonnement fortifié à la cote de maille comme gilet pare-lance, on se retrouve un peu avec le même contexte.

Reste à savoir comment Anne va se défendre dans le scandale qui s’annonce; en tout cas, elle n’est sûrement pas encore sortie de l’auberge. Y compris étymologiquement!

PS: vous vous demandez peut-être ce que fait l’image d’une abbaye cistercienne espagnole, à côté de la dame, en tête de rubrique? C’est tout simplement celle du village d’Arévalo, qui a donné son nom (un peu raboté) au groupe nucléaire français, car AREVA, la société concernée, n’est pas un sigle; les doctes communicants, au moment de choisir un nom pour le monstre, ont fait un parallèle et trouvé que (je cite) “…son architecture alliait la rigueur et la symétrie” (comme la forme des centrales atomiques)! Je ne sais pas ce qu’en penseraient les moines de l’époque, mais c’est vrai qu’il y a un petit côté ‘dôme de Flamanville’ dans la silhouette générale. En moins explosif, et surtout en moins coûteux sans doute…

(*) voir sa chronique en archives (mars 2016); tapez ‘fric’ et descendre jusqu’en bas de la page.


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