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Madonna

Elle est sexagénaire, ce qui n’a rien à voir avec le sexe évidemment (encore que…) mais on s’y attendait si peu! L’italo-américaine restera toujours comme la chanteuse provocante de la musique des années 80, et suivantes si affinité. Egalement actrice, réalisatrice, femme d’affaires, Madonna-Louise, les deux prénoms de sa propre mère canadienne, est surtout une icône; simple ‘image’ quand il s’agit d’un nom commun, le mot peut aussi prendre un sens divin (et pas que dans la religion orthodoxe), ce qui tombe plutôt bien quand on s’appelle Madonna!

Il n’est pas très compliqué en effet de voir dans le mot ‘Madon(n)e’ le surnom usuel de Marie, dans une représentation fréquente d’une ‘Vierge à l’Enfant’ éternellement reproduite par peintres et sculpteurs sous les traits d’un blond top-model suédois aux yeux bleus pour satisfaire les fantasmes culturels d’une Eglise alors essentiellement occidentale, en lieu et place d’une beurette plus probablement au teint mat et aux cheveux noirs. Mais là n’est pas (complètement) la question…

Car, si l’on remonte à peine plus loin (juste chez les Romains), une ‘madone’ n’est que la contraction de ‘(ma) domina’, autrement dit le féminin de ‘dominus’, le maitre , sous-entendu ‘de maison’. Or, là encore, si vous l’écrivez avec une majuscule, le terme Dominus ne pourra que renvoyer au Maitre suprême, en l’occurrence Dieu, de son petit nom Seigneur; un seigneur dont la tradition administrative médiévale fera évidemment le…maitre, non plus des esclaves latins mais des serfs français.

Quant à la ‘domina’, la maitresse de maison, vous en retrouvez le sens initial qui s’est perpétué dans les titres de Dona (espagnole) ou Donna (italienne), souvent de noble lignée. Mais notez au passage que le même mot donnera l’adjectif qui caractérise le pouvoir du maitre, forcément…dominateur; et cela ne s’arrangera pas plus au féminin, dont les dominatrices seront davantage habillées de latex noir que d’aubes immaculées!

Ce nous ramène assez directement aux costumes de scène de notre Louise affublée d’un patronyme diminutif en Ciccone, dérivée d’un ‘Fran-cisco’ (François) raboté en Cisco puis Cicco, sur lesquels on a construit des Ciccoto, Ciccolo, Ciccoli, et même des double-dose de diminutif, les Ciccolino et Ciccolini, les tout-petits (ou les petits-fils de) François, avec souvent une connotation ironique voire ‘coquine’. Car si vous mettez au féminin le dernier de ces noms, vous reconnaissez immédiatement l’italo-hongroise Ilona Anna Staller, plus connue comme la…’Cicciolina’.

Indépendamment de ce (quasi) point commun inattendu avec la Ciccone, une Madone, en France, oscillera toujours en vierge et putain, la première donnant même naissance à quelques ‘madonnettes’ au 19ème siècle tout en gardant malgré le diminutif une notion de respect dû à leur image juvénile; les autres se feront mieux connaitre dans les années 1960 avec un roman ‘osé’ titré ‘La Madonne des Sleepings’, prototype de la femme fatale internationale et grande voyageuse libérée de toute convention morale (de l’époque).

Écrit par Maurice Dekobra, le livre, qui pourrait aujourd’hui facilement figurer dans les bibliothèques des lycées, a été adapté plusieurs fois (3 au moins) au cinéma, dont une version personnifiée en 1955 par Gisèle Pascal (c’est dire!) mais aussi dans une production néerlandaise par…feue l’ex-‘Emmanuelle’ Sylvia Kristel, immortelle madone des fauteuils en osier. Au moins étymologiquement.


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