Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Magimel (Benoit)

Il y a plusieurs façons de se retrouver à la Une de l’actualité: les bonnes, comme la sortie d’un film particulièrement réussi et/ou la reconnaissance de ses pairs lors d’une cérémonie professionnelle; et les moins bonnes, comme le hasard malheureux d’une photo volée ou d’un incident (accident?) qui sera immédiatement porté à la connaissance du public parce que votre nom est célèbre. Justement, ce dernier est particulièrement intéressant. A votre avis? (laissez reposer la souris quelques secondes…)

Beaucoup m’ont affirmé qu’il s’agissait probablement là d’un pseudonyme, tellement l’accord prénom+nom sonne agréablement bien; techniquement, cela s’appelle une euphonie (étymologiquement en grec: ‘un son harmonieux’), qui rend fluide une expression, un vers de poésie ou tout simplement un groupe de mots qui n’obligent pas vos lèvres à un exercice d’articulation trop difficile et qui coule dans vos oreilles sans choquer vos tympans (chaque langue a ses préférences!).

Pas du tout! Il s’agit bien d’un ‘vrai’ patronyme tout à fait simple, qui pourrait presque avoir quelque chose de magi(que) doux comme le m(i)el; “peut-être même…breton, m’a-t-on dit, car il évoque un nom de chef ou de druide celte” (Gargamel?!)…Fantasme sonore sans aucun doute guidé par le rythme tertiaire des syllabes (ma-gi-mel), avec un accent tonique spontanément appuyé sur le ‘i’ central. On aurait pu croire alors à l’influence du latin ‘magis’, adverbe qui signifie davantage, et qui servira à fabriquer l’adjectif ‘major’ (grand ou premier, selon le contexte).

Mais la solution réside dans un ‘découpage’ légèrement différent et pas forcément ‘évident’, car en réalité il faut comprendre ma-gimel. Et chaque section se révèle encore mieux si on change un peu l’orthographe (mais pas la phonétique) pour l’occasion, en écrivant les racines suivantes: mas-jimel…Alors?

Oui, il s’agit bien d’un toponyme qui a un rapport avec le propriétaire d’un ‘mas’, un domaine ou un territoire agricole équipé d’une cabane puis d’un bâtiment qui deviendra au fil des siècles une résidence (secondaire); et pas seulement dans l’arrière-pays niçois ou marseillais mais sur tout l’arc méditerranéen, parfois loin à l’intérieur des terres. C’est ainsi que l’on trouve -plus spécialement dans le Sud-Ouest- des Magimel (la maison de la famille Gimel) mais aussi des Magirard et des Magiron (idem)…D’un point de vue lingusitique, on pense que la ‘centralisation académique parisienne’ a raboté le ‘s’ central, mais sans beaucoup d’efforts car (essayez, vous verrez) la proximité des consonnes s-j fait rapidement disparaître la première qui vient se ‘mouiller’ dans sa voisine.

Nous reste donc ce Gimel (ou Jimel) qui, comme les Gimelly (de Provence), les Gimelli (d’Italie) et les Gemel (de Corrèze) ont un rapport de…gémellité! En effet, sous l’orthographe ‘jemel’ en ancien-franças, on reconnaît le mot latin ‘gemellus’ qui désigne un (ou des) jumeau(x), pour ne pas dire Gémeaux. Comme quoi, l’alternance j/g n’est réellement que graphique. Il y a d’ailleurs des lieux-dits Gemeau(x) en France (dans le Puy-de-Dôme, par exemple), la question ultime étant de savoir si le terme concerne le domicile ou la propriété de jumeaux ou (plus probablement) un endroit, ou une maison construite en vis-à-vis de quelque chose, voire reconstruite ou doublée (surtout s’il est question d’un mas).

Et là, peu d’indices formels; on retiendra donc l’idée de cette gémellité, ce qui n’est pas le cas -génétiquement- de notre Benoit fauteur d’accident. Mais si ce n’est lui, c’est donc son frère; en tous cas, étymologiquement!


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.