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Manaudou Florent

Star des Championnats d’Europe de Natation, Florent Manaudou flotte à la surface de l’actualité en ce mois d’août 2014. Pour les (nombreux, merci!) nouveaux lecteurs de ce site, voici un petite plongée dans le bain de la chronique à lui consacrée lors de ses victoires aux derniers Jeux Olympiques. Non, il n’a pas changé, et n’avait qu’un défaut, être « le frère de… », ce que tous les medias n’ont pu s’empêcher de répéter, histoire de se dispenser de chercher une carte de visite plus précise (tout comme Teddy Riner est forcément « le guadeloupéen de 2,04m et 130 kgs », des fois qu’on oublierait ses mensurations). Bref, Florent est donc champion olympique de natation. Forcément, champion forcément, eût dit Marguerite (Duras), coincé entre une grande soeur star des bassins et son frère aîné entraineur. Dans une telle famille, on s’imagine mal annoncer, étant gamin, vouloir devenir une icône de la mode parisienne…

Or, d’un point de vue étymologique, tout prédestinait notre Florent à devenir, justement, le ‘patron’ des lignes de piscine. Manaudou est un nom peu répandu mais qui fait partie, malgré les apparences, d’une grande famille linguistique dont beaucoup de variantes sont célèbres. Les racines du mot sont germaniques, et arrivent, comme très souvent, des importations vocales apportées par les tribus d’Europe du Nord du 7è siècle (environ). Le mot se compose de deux syllabes, ‘man(n)’ + ‘wald’. Man(n), avec deux ‘n’ en allemand et un seul en anglais, désigne évidemment l’homme, et, généralement, plutôt un homme remarquable par sa stature ou ses qualités viriles. ‘Wald’ est une forme du verbe ‘waldan’ qui signifie gouverner…Le ‘man-wald’ qualifie donc, il a une quinzaine de siècles, quelqu’un qui dirige, qui conduit, qui mène, avec une majorité de chances pour que le complément sous-entendu concerne une armée, un groupe de soldats, ou même une tribu.

Autant dire qu’il s’agit d’une race de ‘meneurs’! La formule ‘man-wald’ va se transformer progressivement en ‘man-ald’, puis ‘man-aud’ (avec le changement ‘vocalique’ du L en voyelle U). Ce qui nous donne une première plate-forme de noms directement francisés, comme les Manaud, Manaut, et Manau; ou même, avant apparition de ce ‘u’, les Manalt et Manal. Le Manaudou, lui, s’enrichit d’un suffixe ‘-ou’, qui pourrait être typiquement méridional (provençal, pour tout dire), ce qui ne semble pas être le cas, géographiquement parlant. En effet, ce nom peu fréquent est apparu en Bourgogne assez ‘récemment’ (moins de cinq siècles), mais semble venir d’une souche du Sud-Ouest, où il va se manifester sous la forme Manaudon.

La variante Manaudon/Manaudou est-elle due à une différence de prononciation, comme c’est le plus souvent le cas? Peut-ëtre. Ou alors tout simplement -cela arrivait aussi fréquemment- à une erreur d’écriture, car, pour le même lieu-dit Manaudon (à St Paul sur Save, Haute-Garonne), on trouve des mentions ManaudoU sur certaines cartes anciennes; et l’on sait combien il est facile – y compris de nos jours, quand vous rédigez un chèque, par exemple – de transformer rapidement un ‘n’ en ‘u’, en graphie manuelle.

Terminons en rajoutant à la famille étymologique des Manaudou les Manaudier mais aussi les…Manet, comme un certain Edouard, peintre de la fin du 19è siècle, dont l’une des oeuvres les plus célèbres représente une femme nue, de dos, allongée de tout son long (une nageuse après l’effort?) et intitulée  »Olympia ». On ne peut pas faire plus proche d’olympique, non?


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