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Marconnet (Sylvain)

Aujourd’hui, il n’est pas question d’une histoire de cumul des mandats ou de triangulaire législative, mais, après 84 sélections et 18 ans de carrière, le pilier du Biarritz Olympique a décidé de sortir par la grande porte, lors d’une dernière victoire sur le Stade Français. Et puisque le but de ce site est de garder la trace des patronymes ou des mots de l’actualité, arrêtons-nous sur l’étymologie de ce nom apparemment facile à décrypter pour ceux qui suivent régulièrement ces chroniques. En tout cas, on peut en faire l’essai, ce qui est bien le moins pour un rugbyman.

Marconnet est un modèle de construction linguistique, que l’on peut analyser en découpant le mot en commençant par la fin; chaque syllabe a sa fonction habituelle; chaque lettre est à sa place, soit: marc-on-n-et, en quatre segments exemplaires. «Pas mieux». Et donc, dans l’ordre, de droite à gauche:

1/ le -et final est le signe d’un diminutif, au sens de ‘petit quelque chose’ (on verra la racine plus tard) ou de ‘fils de quelqu’un’ (le petit Untel, c’est toujours le fils de celui-là).
2/ le -n- est simplement le redoublement de la consonne qui précède, histoire de faire une liaison orthographique correcte (en français, il n’y a pas de Marconet, sauf si la dernière lettre est une voyelle: on pourrait très bien avoir Marconé avec un seul ‘n’. Ce sera d’ailleurs le cas d’une variante de ce nom dans un autre pays dont nous parlerons plus loin).
3/ le -on-, placé juste derrière la racine, est déjà probablement un premier diminutif, avant le -et final. Mais il aurait ici une fonction de locatif, pour signaler une position géographique, ou de métier (comme dans maçon, par exemple).
4/ Dernier étage de la ‘fusée’ et premier segment sur lequel s’appuie tout le mot, la racine, ‘marc-‘, évidemment. Et c’est là que les choses se compliquent un peu, car il se pourrait qu’il y ait non pas une mais deux filières possibles.

Première hypothèse: le Marc-on-n-et se définit comme «le petit de celui qui a un rapport avec…Marc», tout simplement. Et là, forcément, le Marc en question doit être connu, et immédiatement reconnaissable; pour nos ancêtres, il s’agit donc du célèbre dompteur de lion vénitien, ‘Saint’-Marc, l’apôtre disciple de Saint-Pierre, et seul auteur évangéliste à pouvoir prétendre avoir eu des infos directes au sujet de Jésus (les autres n’étaient pas plus contemporains du Christ que moi de Louis XIV…). Toujours est-il que le protecteur de Venise (il a fait naufrage dans la lagune!) et saint-patron des avocats a suscité une descendance patronymique importante, en hommage à cette grande figure de l’Eglise. D’où les Marc, Marcel (si!), Marco, Marcos, et autres variantes des régions françaises, comme les Marcot vosgiens, les Marcotte picards, les Marcou (un autre diminutif) et les Marcon lyonnais (Sylvain est justement né dans la région, mais ce n’est pas toujours une preuve!). De Marcon on a donc fait Marconnet (le fils de Marcon), ou, de l’autre côté des Alpes, les Marconi, nom de l’inventeur à qui la radio doit beaucoup (et le pathé aussi d’ailleurs).
Dernière précision: tous ces Marc et associés ont pour origine le nom du dieu de la guerre latin, Mars!

Autre hypothèse, bien loin de la première: une provenance germanique (quasi-incontournable), formée sur la racine ‘marko’ (ou ‘marka’), qui définit une frontière, une limite. Le terme a en effet eu un succès évident quand on considère les noms qu’il a permis de créer, à commencer -chronologiquement et géographiquement- par le territoire de la tribu ‘germanique’ qui a pris ses marques au nord de l’Allemagne actuelle: tel était alors le territoire des Danes, d’où le nom de Dane-mark…
En France, beaucoup de noms de lieux, simples sites ou agglomérations urbaines, sont devenus des Marque ou Lamarque, tout simplement parce que, à un moment donné de leur histoire, ils représentaient la limite d’une circonscription ou d’une zone donnée (en général pour surveiller l’arrivée d’ennemis éventuels). C’est ainsi qu’on fabriquera un jour le nom du préposé administratif royal chargé de gérer le territoire de la marque, le…marquis, qui ne tardera pas à prendre ses lettres de noblesse, grâce au pouvoir que lui conféreront les terrains octroyés en récompense.

Il existe donc également plusieurs homonymes des précédents, comme les Marcou, nom d’un autre saint, normand, et dont l’étymologie pourrait intégrer les racines ‘marka’ (la limite) et ‘wulf/ou’ (le loup), ce qui laisse tout de même un peu perplexe. Ou comme d’autres Marcotte, variante nordiste d’une «margotte» wallonne qui désigne une…belette. Preuve que l’étymologie est bien une théorie et non une science, chaque pays risquant d’avoir la sienne, selon les soubresauts socio-historiques du coin.
Ce qui est sûr, c’est que Sylvain ne va probablement pas passer sa retraite (sportive) à faire du marcottage, terme bien connu des vignerons, dont ils ont hérité à l’époque romaine, à cause d’un certain…Marcus, lequel aurait fait enterrer des ceps de vigne pour en obtenir de jeunes pousses, procédé repris ensuite par tous les jardiniers désireux d’obtenir des rejets. Cela étant, je vous déconseille vivement de traiter Sylvain Marconnet de rejeton…


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