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Mazeaud (Pierre)

Beaucoup de questions (d’internautes) sur le patronyme de cet homme cité -de façon indirecte- dans «l’affaire Tapie», ce qui doit faire grimper notre bonhomme aux rideaux, à défaut de montagne. En effet, les premiers succès du futur président du Conseil Constitutionnel concernent l’alpinisme, depuis ses premières ballades alpines jusqu’à une ascension de l’Everest qui lui laissera quelques souvenirs gelés (puis cuisants)…Contrairement à ce que suggèrent malicieusement certains lecteurs, il n’existe pas de patronyme ‘Sadeaud’, donc rien à creuser de ce côté-là; pour comprendre, il suffit simplement de rentrer à la maison et d’y rester: c’est d’ailleurs l’étymologie exacte du mot.

A l’origine, il y a un verbe latin (manere) qui signifie rester, demeurer. Et où demeure-t-on quand on ne voyage pas? Dans une…demeure évidemment, voilà qui illustre précisément le sens de Mazeaud. Car, en latin toujours, cette demeure va devenir le nom commun ‘mansio’, puis ‘mansion’ en vieux-français, ce dernier mot se transformant définitivement en ‘maison’ dans notre langue moderne. La maison, c’est bien là où l’on demeure.

Or, au fil du temps, et pendant que ‘maison’ fait son chemin dans la langue nationale, quelques autres langues (du Sud, en général) vont conserver la racine originelle ‘mans’ pour la figer en ‘mas’, un mot qui aura tel succès pittoresque dans certaines régions qu’on le réservera quasi-exclusivement à la Provence, alors qu’il existe des mas jusqu’en Périgord ou Limousin, en passant par toute l’Occitanie, sous des formes différentes. Ainsi vont se créer un Mazeau dans le Rhône (Mazeaux au pluriel) et un Mazeaud (jusqu’en Vendée), définition d’un ‘petit mas’, tout comme des Mazo, Mazou, Mazel ou Mazet (mazette, quelle famille!).

Mais ne vous y trompez pas, ce diminutif ‘mazeau’ n’est pas une cabane ou une petite maison. A l’origine, un mas n’a rien à voir avec la carte postale de mauvais goût représentant un bâtiment avec une tourelle encadrée de deux pièces de plain-pied protégées par un portail en fer forgé représentant des cigales; il s’agit de bien mieux (et plus vaste) que cela, un véritable domaine à vocation agricole, géré par un exploitant qui habite une maison basse pas forcément située au centre des terres. Davantage quelque chose du côté Frédéric Mistral que Brigitte Bardot, si vous voyez la différence. Pour une oreille ‘parisienne’, le succès de cette appellation viendra sans aucun doute de l’obligation de prononcer le ‘s’ final, pour éviter toute équivoque avec un ‘mât’, alors que, plus à l’Ouest, la Gascogne va aller jusqu’au ‘z’ pour consituer des Mazo ou Mazou donc (la maison prorement dite), puis des Mazoyer ou certains Mazelier (pour désigner les habitants du mas). L’une des formes les plus répandues sera même Mazères, définition d’un ‘lieu de plusieurs maisons’, donc un hameau, puis un village et plus si affinités.

Le seul membre de la famille qui aura moins de chance est la ‘mas-ure’, pourtant bâtie sur les mêmes fondations mais que l’usage retiendra uniquement comme une vieille maison ou une maison en ruines, au grand dam d’un ex-présentateur de journal télévisé prénommé Bruno.

PS: En complément, (re)lire l’article sur Roger Mas (dessinateur de Pif le chien), en archive depuis septembre 2010. (taper Mas dans le champ de recherche)


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