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Naudin (Christophe)

C’est l’un des protagonistes de  »l’affaire Air Cocaïne », un spécialiste de la sécurité aérienne qui a participé à  »l’évasion » de deux pilotes depuis la République Dominicaine. Appréhendé lors d’un séjour en Egypte, notre homme est menacé d’extradition vers ce pays pour rendre quelques comptes qu’il ne manquera pas de survoler. Aucun clin d’oeil d »placé au sujet de l’avion chargé de valises, il s’agit simplement d’une question d’étymologie.

Comme beaucoup de noms propres a-priori peu transparents (avez-vous cherché spontanément un rapport avec noeud, ou avec naufrage ou nausée?), la clé de l’énigme appartient à ce phénomène linguistique régulièrement rencontré dans ces pages, l’aphérèse. La chose vient d’un mot grec qui exprime une chute, une abrasion, en l’occurrence celle de la première syllabe d’un mot, écourté au cours des siècles (et/ou des cultures) pour des raisons de phonétique, de prononciation, de confusion (ou de volonté de distinction) avec un autre terme.

Dans le cas présent, le ‘naudin’ est un diminutif formé sur Arnaudin ou Renaudin, via un raccourci qui exprime le plus souvent une filiation (le petit d’Arnaud) ou une connotation familiale plus intime (mon petit Arnaud), procédé doctement appelé cette fois un ‘hypocoristique’. De fait, comme pour les autres Naudy, Naudinat, ou Naudinot, l’étymon (le mot-souche, en quelque sorte) est donc Arnaud ou Renaud. Dans les deux cas, on a affaire à un montage de deux syllabes d’origine germanique, qui se sont mélangées avec notre charabia franc en train de mijoter globalement jusqu’au Moyen-Age.

Si c’est Arnaud, on a les racines ‘arn-‘, qui signifie l’aigle + ‘-aud’, adaptation vocale d’un ‘wald’ (wald > waud > aud) en rapport avec une idée de commandement. Un ‘arnwald’ des plaines du nord de l’Europe pourrait donc avoir qualifié un chef (guerrier) concerné par un aigle, soit parce qu’il en possédait un par exemple; ou qu’il portait un costume ou un casque décoré avec ses plumes ou les imitant; peut-être même qu’il avait tout simplement une vue perçante, caractéristique consatée depuis l’Antiquité (mais je ne suis pas sûr que les recherches ophtalmogiques sur les animaux étaient très avancées à l’époque). Dans tous les cas, il y a quelque part une idée de majesté (voir le symbole américain) , voire de cruauté (idem?).

Si c’est du Renaud, on a la même syllabe finale (et donc le même sens), l’autre venant du terme ‘ragin’ qui définit un conseil ou une pensée en général avisée. Du coup, tous les Renaud (ragin-wald > rain-waud > ren-waud > ren-aud), Renault ou Renaux renvoient forcément à un ancêtre au jugement réfléchi, issu d’une sage intelligence…Le plus malin de tous étant -comme on l’a trouvé plusieurs fois avec d’autres patronymes- le ‘ragin’ particulièrement fort (hard), la combinaison des deux faisant cette fois ‘raynard’ puis…renard, prototype du canidé couleur de feu décrété par tous les contes comme moins con que son compère au poil sombre, à la mâchoire bavante et à la queue basse, le loup.

Alors, dans cette histoire d’aigle aux commandes d’un bi-réacteur chargé à bloc, notre animal politique sera-t-il assez rusé pour échapper aux griffes de l’administration dominicaine? Mais cette fois, le pouvoir n’est pas…à Naudin.


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