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Pénélope

Il paraît que le prénom occupe presque la 1000ème place dans l’ordre des filles qui le portent, souvent jeunes en raison d’une ‘flambée’ statistique dans les années 2000, peut-être due à une sonorité poétique (?) et mythologique. Le mot fait en effet référence -a priori- à la dévouée et patiente épouse d’Ulysse, celle qui, bien a vant les conseils du petit père Bossuet, «cent fois sur le métier remettait (son) ouvrage», ce qui, dans la majorité de vos petits dictionnaires étymologiques, fait d’elle une ’tisserande’…En fait, c’est exactement le contraire.

Pour bien comprendre, il faut une fois de plus aller voir chez les Grecs, qui avaient formé le terme de ‘Pênélopê’ en partant de deux racines, ‘pêné’ qui désigne le fil à tisser + le verbe ‘lépô’ (avec une inversion classique du son des deux voyelles quand le mot est composé) qui évoque une griffure, une écorchure. En foi de quoi vous avez la définition symbolique exacte du destin de celle qui a fait tapisserie pendant vingt ans en défaisant (=en déchirant) chaque nuit le travail qu’elle avait avancé dans la journée afin de retarder l’heure de répondre à ses prétendants.

En fait, le sens du verbe est un peu tiré par les cheveux (ou le bout du tissu) car à l’origine il s’agit très précisément de gratter l’écorce de quelque chose, non pas d’un arbre mais de légumes, autant dire peler des fruits ou écosser des petits pois ou des haricots (je vous raconte pas, pour recoller le tout avant le lendemain matin!). Donc il vaudrait mieux dire que Pénélope est celle a passé son temps à éplucher des patates, mais ce serait aussi peu élégant que les éditorialistes qui font rimer le prénom avec ‘interlope’ (?!).

Du coup, on pourrait jeter un coup d’oeil à l’origine linguistique de son cavaleur d’Ulysse, version francisée d’un ‘Ulixès’ latin lui-même librement adapté du ‘Odusséus’ grec. Bien qu’on ne soit pas plus certain de ses racines que de sa fidélité conjugale, le bonhomme aurait été ainsi baptisé d’après un verbe de forme passive qui signifie ‘être irrité, être en colère’; manifestement, il lui a fallu du temps pour se calmer…A part qu’il ne s’agisse de son agressivité vis-a-vis des prétendants à son retour, alors que son propre fils ‘menait déjà le combat de loin’ (par rapport à son père), ce qui se dit en grec ‘télé’ (loin) ‘makos’ (combat) soit évidemment Télémaque.

Si l’on en croit l’actualité, il y a pour certains des batailles (politiques) qu’il va falloir plutôt mener de près; et on espère également que Pénélope n’a pas déchiré toutes les preuves de son travail. Au moins étymologiquement.


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Un commentaire au sujet de Pénélope

  1. Pour le vrai sens du mythe (et de bien d’autres), cf. Emmanuel d’Hooghvorst, Le Fil de Pénélope (Editions Beya).

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