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Piaf (Edith)

Premiers tirs de commémoration en souvenir de la petite chanteuse des rues surnommée la «môme moineau», surnom que lui donne, en 1935, celui qui sort du trottoir une gamine décharnée et mal peignée à l’allure d’un oiseau tombé du nid, la future Edith Piaf, de son vrai nom (Edith) Giovanna Gassion. Pendant une semaine (ou plus si overdose), vous ne pourrez pas échapper aux rétrospectives plus ou moins originales sur l’interprète disparue il y a tout juste cinquante ans, au soir d’un 11 octobre où la nouvelle éclipsera quasiment l’infarctus de son ami Jean Cocteau provoqué – dit-on – par la mort de la chanteuse. Piaf-le-moineau était donc un pseudo; mais qu’en est-il de son patronyme d’état-civil?

Gassion est l’une des versions francisées d’un mot très connu en zone(s) hispanophone(s) qui est ‘garcie’, et qui a donné évidemment le nom Garcia. Pour simplifier les choses, le ‘r’ de la version espagnole a subi un effet de prononciation appuyé à cause du ‘s’ voisin; et on écope alors d’un Gassia adapté chez nous en Gassie, Gassies*, Gassiet, Gassiot, et donc Gassion, variante réputée généralement de souche béarnaise, alors que les père (Louis Alphonse) et grand-père (Victor Alphonse) d’Edith étaient des saltimbanques normands, mais cela n’interdit pas le lointain ancêtre palois d’une famille quelque peu aléatoire…

Reste maintenant à donner un sens à la racine de ce ‘gassion/garcia’ originel, et là encore on revient vers les Pyrénées pour solliciter un terme qui a subi une ‘inflexion’, phénomène qui entraine la transformation du son d’une lettre, ici l’initiale. Car la toute-première forme de ‘garcia’ est un ‘harcia’ très expiré, donc beaucoup plus sonore à l’origine, et représenté par le ‘g’ guttural français. Or, moustache sur le museau, on met ce ‘harcia’ en rapport avec le ‘hartz’ basque, lequel désigne très précisément un…ours. Garcia n’est donc ni le (sur)nom de celui qui a vu l’ours (pas assez fréquent) ni de celui qui l’a tué (encore moins envisageable), mais en fait très certainement celui qui était comme un ours, comprenez barraqué, grognon, poilu, hirsute et/ou brun (rayez les mentions inutiles).

Etymologiquement parlant, les Garcia se retrouvent donc en concurrence européenne avec l’autre unique nom de la bestiole, avec la racine de répertoire germain: Bern(e). D’où les ‘ours-forts’ (bern-hard), les ‘ours-bruns’ (brun-o) et tous leurs dérivés, Bernardeau, Bernardin, Bernier, et autres Bernon, parmi tant d’autres…Le seul ourson qui ne fait pas partie de la famille est le Garcin (comme l’actrice Ginette), qui descend lui non pas de l’arbre à miel mais du ‘garçu’, autrement dit le garçon ou le gars. On devrait sans doute en l’occurrence parler de garce, car avant de prendre le sens péjoratif de ‘fille des rues’ et même ‘fille de joie’ (au fond du café!) qu’on lui connait, le mot a longtemps été la simple alternative à garçon; or, à l’origine, les Garcin avaient le sens qu’on donne, cette fois de nos jours (vous suivez?) à ‘garçon!’ quand vous hélez le serveur du bar, autrement dit un valet ou un serviteur.

Mais restons pour terminer sur l’ascendance plantigrade du patronyme de cette môme Piaf, dont le grand amour restera sans doute un nounours boxeur qui devait fatalement rencontrer un jour la Gassion quelque part dans les Pyrénées, puisque son nom à lui est Cerdan, c’est-à-dire l’homme qui descend de…Cerdagne. Quelle que soit la personne, on reste dans les sommets!


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