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Poulidor (Raymond)

Ce n’est pas un homme politique, bien qu’enfant, lui aussi, de la très productive Creuse, mais il aura laissé dans les annales du cyclisme national une trace presque plus forte que les ‘véritables’ vainqueurs du Tour de France, lui qui ne l’a jamais gagné! Les Français n’aimant rien tant que porter aux nues ceux qui les séduisent pour les dénigrer aussitôt, l’éternel rôle de second plus ou moins malchanceux ne pouvait que toucher les émotions superficielles de la France profonde en voyant que Raymond avait tout à leur donner, y compris étymologiquement.

« Poupou » a heureusement hérité d’une variante typiquement poitevine (et région) de Polidor ou Polydor, sinon on l’aurait surnommé « Popo », probablement moins facile à porter quand on passe son temps les fesses sur un vélo. Déjà connu pour être l’un des principaux labels musicaux français du XXème siècle (*), ce ‘polidor’ ou ‘polidoro’ est souvent défini comme l’équivalent de la beauté en occitan.

C’est plus ou moins vrai, car, sans faire injure aux qualités esthétiques de notre coureur cycliste, il vaut mieux encore l’écrire avec son orthographe originelle qui est ‘polydor’, d’après le grec ‘polydôro’, adjectif qui signifie non pas ‘celui qui donne beaucoup’ (comme on le trouve parfois dans des dictionnaires un peu hâtifs) mais, au contraire, celui ou celle qui a beaucoup reçu, particulièrement s’il s’agit d’une dot ou d’une richesse familiale. Partant de là, l’insconscient des sociétés a fait son chemin: celui qui est riche est souvent…beau (au moins intérieurement), d’où le possible glissement de sens dans certaines zones linguistiques.

C’est d’ailleurs également pour cela que, sous sa forme de nom propre, tous les Polydoros connus sont des fils de rois ou de princes: le fils de Kadmos (roi de Thèbes), celui de Priam (roi de Troie) ou celui d’Alcmène (roi de Sparte)…Bref, il y a dans le Po(u)lidor l’idée de quelqu’un qui a reçu de nombreux présents, petite ironie au passage pour celui qui n’est jamais monté sur la plus haute marche du podium pour recevoir la coupe du vainqueur, sauf pour le Tour d’Espagne.

C’est d’autant plus triste que ‘El Poulidor’, auquel Sacha Distel consacrera une chanson plus ou moins parodique (si, si, en 1966**). Simultanément, dans la presse de l’époque, on pouvait lire que « (Raymond) était destiné être sacrifié « dans le chaudron d’un dieu scandinave », allusion à la tignasse blonde de son éternel vainqueur. Et vous savez quoi? ‘Dieu scandinave’, dans le dialecte normand, c’est formé de deux racines et ça se dit…Anquetil! Incroyable, non?

(*) Ce fut la maison de disques de Piaf, Salvador, mais aussi d’Abba ou Alizée…

(**) Tapez ina.fr, puis le nom de la chanson, vous ne serez pas déçus!


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