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Schumacher (Michaël)

Serait-on moins surpris par un champion de ski qui aurait un accident de la route? Toujours est-il que de nombreux commentateurs de l’actualité ont fréquemment mis en exergue la maîtrise des risques pris dans sa carrière par le pilote automobile, et le caractère dérisoire de la chute dramatique qui est arrivée récemment à Michaël Schumacher. Le moins que l’on puisse dire est que ce patronyme, déjà célèbre, est à la Une de tous les journaux. Si vous n’êtes pas germaniste (ce qui rend la tâche plus facile), comment imaginez-vous l’étymologie de ce nom?

Origine: germanique, évidemment, rien que par le son que vous entendez, mais surtout par sa prononciation. Car, si vous n’avez pas déjà trouvé ce métier très transparent si vous fixez quelques instants le mot, voici comment il se décompose: schu-macher, cette seconde partie portant elle-même le suffixe -er, qui exprime comme en anglais, ou comme -ier en français, une activité ou une profession; vous trouverez sans peine des dizaines d’exemples rien qu’en y pensant.

Et, pour faire apparaître sous vos yeux le sens de la racine, il suffit d’abandonner la prononciation ‘allemande’ (chou-marreur) pour se rapprocher de l’anglais (chou-maqueur), preuve que l’un et l’autre sont bien issus d’un ancien vocabulaire saxon commun: sho(u)-maker. La fin du nom est bien le verbe ‘faire’ (to make, en anglais; machen, en allemand, ou, ‘entre les deux’, maken en néerlandais). Il s’agit donc d’un fabricant de quelque chose, que vous allez facilement trouver en première syllabe: non pas le ‘chou’ français (ici, strictement phonétique) mais bien le ‘schuh’ allemand ou ‘shoe’ en anglais: une (ou des) chaussure(s).

Vous l’avez compris, Michaël Schu(h)macher’ s’appellerait Mickaël Shoemaker* s’il était grand-breton, et Michel Cordonnier* s’il était gaulois pour ne pas dire espagnol, puisque notre cordonnier français est lui-même décalqué sur le ‘cordouan-nier’, l’homme de Cordoue, là où toute l’Europe faisait son marché de sandales en cuir travaillé dans cette ville (et non pas en ‘corde’ comme on l’entend parfois; non, le cordonnier n’est pas un spécialiste en espadrilles!). Signalons au passage la différence entre le ‘shoemaker’ (le fabricant) et le ‘shoeman’ (l’homme qui vend les chaussures), que vous écrirez évidemment…Schumann en germain!

En fait, si l’on suit au plus près l’évolution du terme allemand, le ‘macher’ convient encore mieux à notre ‘Baron Rouge’, puisque le sens moderne se rapproche davantage d’un ‘combattant’, de quelqu’un qui se bat pour construire et sa carrière et ses victoires, pour ne pas dire son destin, ce que l’on ne saurait dorénavant contester à Schumi, y compris donc étymologiquement.

(*): le nom existe, en anglais, comme en français.


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