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Soulages (Pierre)

Honoré de son vivant par l’ouverture d’un musée consacré à son oeuvre, le peintre et sculpteur français, et plus précisément ruthénois (*), est reconnu comme ‘le maitre du noir’. Mat, brillant, brossé, en relief, en creux, le noir a des nuances insoupçonnées, si tant est que vous ayez le temps (ou l’envie) de philosopher un peu sur le sujet et surtout que vous soyez ouvert à l’art abstrait. Dans le cas contraire, ne culpabilisez pas, cela vous…soulagera peut-être, bien que le mot n’ait vraiment aucun rapport avec l’artiste.

Notre verbe soulager vient en effet de la transformation du latin ‘sublevare’, que l’on va facilement rapprocher, dans un premier temps, de ‘soulever’ (sublevare > sublever > soulever). Pour un Romain, le mot évoque souvent un homme qui ‘se relève’ après une chute, bref qui soulève son corps pour le remettre droit. Du coup, le sens évolue également vers le résultat d’une action où l’on soulève quelque chose (un poids), donc où l’on allège un fardeau, ou au sens figuré, où l’on résout un problème ou une situation…lourde.

Seulement voilà, ce Soulages-ci ne fait pas que soulager votre curiosité intello-artistique car, en bon occitan de l’Aveyron, le patronyme est une (légère) francisation d’un ‘soulatge’ très terre-à-terre, et pour cause; on va schématiser en disant que dans ‘soulatge’, il y a une lettre ‘patoisante’ (le ‘t’) qui va disparaître dans le français « officiel » pour faire ‘soulage’. Mieux encore, la véritable forme initiale de cette racine est…’solage’, autrement dit un lieu (-age) désigné par le ‘sol-‘, c’est-à-dire réellement le sol, la terre au sens de terrain, agricole ou pas. Les Soulages portent donc le surnom de gens qui étaient des propriétaires fonciers (ou, à tout le moins, qui habitaient un terrain particulier et connu comme tel dans la région, mais là difficile d’aller plus loin).

Voilà qui nous fait donc une sorte de toponyme, que l’on retrouve d’ailleurs dans plusieurs noms de communes françaises, jusqu’en Haute-Loire pour le plus au ‘nord’ de la zone. Ainsi Soulage, Soulages et aussi Soulageon (probable diminutif) n’ont-ils aucun rapport avec le soleil (soul ou soulé en occitan) ni avec les soulards (des gens ‘saturés’ -en général de boisson- d’après l’adjectif latin satullus). Il s’agit bien d’un grand jardin largement cultivé par Maître Pierre, avec peut-être un brin de pessimisme mono-maniaque. Car ce gars-là, forcément, il broie vraiment du noir…

(*) né à Rodez bien sûr


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