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Tobin (James)

Vous allez en avoir plein les oreilles jusqu’aux élections présidentielles (et sans doute, au-delà), il s’agit de la ‘taxe tobine’ comme commencent à l’écrire certains journaux. Or, il n’y a pas plus d’adjectif tobin(e) dans les pages de votre dictionnaire que de taxe taurine ou de taxe bovine dans nos campagnes (encore que…). Tobine n’est donc pas le féminin de tobin mais la prononciation anglo-saxonne du nom de James, prix Nobel d’économie s’il vous plait, dont l’idée vient d’être spontanément adoptée par certains hommes politiques, puisqu’il en parle depuis…1972.

Pour simple rappel, la chose consiste à taxer les transactions monétaires internationales pour éviter la spéculation à court terme. Si l’homme passe un jour à la postérité (sans passer forcément hériter à la Poste, comme disait feu Francis Blanche), autant en savoir un peu plus sur ce patronyme, d’origine anglaise évidemment.

Première hypothèse: comme cela arrive parfois, le mot -qui ne semble pas immédiatement transparent- pourrait représenter une ‘aphérèse’, cette chute d’une syllabe initiale assez classique. Certains linguistes pensent alors qu’il s’agit d’une contraction du…français Saint-Aubin, mal compris par les anglais et devenu phonétiquement (sain)Taubin, puis Tobin lors de la ‘récupération’ par nos meilleurs ennemis de l’Histoire. Voire…

Deuxième hypothèse – et la seule valable, car  le problème est qu’il existe bien des Tobin et des Tobey en Irlande, qui n’ont pas eu besoin des français pour représenter non pas un saint, mais un personnage biblique; il s’agit en l’occurrence de Tobias (Tobie, en français), jeune homme dont l’histoire, racontée dans la Bible, explique comment il a guéri son père de la cécité (sur conseil de l’archange Raphaël, en utilisant un coeur, un foie, et du fiel de poisson. Très ‘bio’, le Dr Raphaël! Pour plus de précisions sur l’ordonnance, se reporter au Livre de…Tobie, Apocalypse).

Il n’empêche, en hébreu, Tobias se dit ‘Tobiyyah’, qu’on peut essayer de traduire par ‘Yahvé est bon’, ou Dieu est bon. Cette racine «Tobi-» va donc générer des Tobin en Cornouailles, puis Pays de Galles, et enfin en Irlande; il se peut que les rumeurs sur une paternité française soient dues au plus célèbre chercheur de trèfles de la chrétienté, un prêtre breton nommé (St) Patrick, dont l’itinéraire d’évangélisation suit assez précisément le parcours ci-dessus.

Malheureusement, dans une oreille française, Tobi va plutôt être entendu comme Toby, nom assez répandu auprès de la gent…canine. C’est, entre autres, le clébard de Sherlock Holmes, dûment caricaturé par Walt Disney dans le film «Basil, Détective Privé», mais il y a des milliers d’autres homonymes à quatre pattes. Alors, si vous voulez faire classe dans le prochain diner en ville, vous pouvez toujours inventer l’adjectif ad-hoc, en donnant à manger à votre chien dans la gamelle…tobine, à condition que le toutou ne s’appelle pas Médor, évidemment.


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