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Van Den Bröecke (Jurgen)

Petite page vélo en ce 14 juillet, l’un des rares moyens de transport à ne pas défiler sur les Champs-Elysées (avant l’étape finale). Beaucoup de coureurs sont déjà dans les annales de ce site au fil des Tours (Sagan, Coquard, Voeckler, Froome, Hinaut…), alors pourquoi pas un clin d’oeil au héros (malheureux) du moment, le belge Jurgen Van Den Broecke qui a dû renoncer à s’attaquer au Mont Ventoux pour cause d’épaule cassée. Que diable signifie ce type de patronyme, toujours complexe pour un français et si transparent pour un ‘flamingant’ qui aura tout de suite compris que notre cycliste s’est enlisé dans la course. Et pour cause…

Comme on l’a déjà trouvé plusieurs fois dans ces chroniques, le ‘van den’ du répertoire flamand marque tout simplement un toponyme, un lieu en rapport avec le porteur du nom, qui précise l’endroit où (ou près duquel) il habitait, ou mieux d’où il venait, ce qui en fait plus exactement un ‘nom de provenance’…Le procédé est largement répandu dans quasiment toutes les langues, histoire de désigner un ancêtre nouvellement arrivé (dans une cité par exemple) dont on savait seulement qu’il venait de la montagne, de la plaine, (des bords) du fleuve, de tel passage ou du bout du pont.

Ce qui va donner en France comme ailleurs des expressions construites avec une préposition (de) + un article -forcément bien- défini (le, la, les) + le nom commun permettant de localiser le bonhomme. Ici, même processus avec le ‘van den…’, ne reste donc plus qu’à savoir ce qu’est ce ‘broecke’, en l’occurrence un marais (Marais donc en français, ou mieux Desmarais, et Desmaret(s/z) dans le Nord), type de terrain particulièrement repéré -et détesté- par nos anciens, sauf pour la chasse aux canards perdus sous le ciel bas du ‘vlakke land’ (*).

Ne pas confondre, comme me l’ont suggéré quelques messages, avec un ‘van den brug’, cousin linguistique du ‘brücke’ allemand et du ‘bridge’ anglais sur des racines saxonnes, alors que l’autre partie de l’Europe préfèrera le ‘pontus’ latin (Dupont et Dupond évidemment, mais aussi Da Ponte en Italie ou Del Puente en Espagne). De la même façon, l’aïeul pourra descendre de la montagne (à cheval ou pas) pour faire des Van Den Berg(he) ou des Dumont (Lamontagne même); arriver tout simplement des champs, Van de Kamp, Deschamps ou Duchamp, Del Campo; ou encore sortir du bois (Van Houtte-n, Dubois, Duboscq ou Bosco etc)…Pour en terminer avec ces quelques exemples, je ne sais pas si notre Georges -pardon, Jurgen- a jamais été gêné par des spectateurs trop avancés sur la route, mais le seul auquel il faudra toujours faire ‘barrage’ se dit Van Damme!

((*) Jacques Brel, ‘le Plat Pays’


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Un commentaire au sujet de Van Den Bröecke (Jurgen)

  1. Le Collège Saint-Louis où j’ai enseigné pratiquement toute ma carrière se trouvait dans la Broekstraat – rue du Marais en plein centre de Bruxelles. Les Flamands qui ignorent cette rue de Bruxelles ont souvent tendance à la traduire en « rue de la Culotte « (broek = culotte ou pantalon en néerlandais moderne)…

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