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Varane (Raphaël)

C’est l’homme d’un coup de tête libérateur, pas du tout pour manifester un mauvais caractère mais pour marquer un but au crédit de l’équipe de France lors de cette Coupe du Monde de football 2018. Celui qui a la réputation de gentil garçon, la fierté de Lille (sa ville de naissance) et ‘la Perle du Nord’ (dixit son ancien club de Lens) est donc capable d’un cri de rage. Et pourtant, cette victoire semblait couler de source, au moins étymologiquement…

Enfin, source est un peu exagéré, mais c’est bien d’une histoire d’eau (encore*) qu’il s’agit, mais cette fois peut-être à plus petit débit, voire pas de débit du tout puisqu’on a probablement affaire ici à un marécage. Il faut remonter non seulement dans les Hauts-de-France mais aussi jusqu’à quelques siècles avant JC pour identifier la racine celtique ‘vara’, qui désigne de l’eau. Pas un fleuve, pas une rivière mais plutôt de l’eau stagnante, d’où l’idée d’un terrain humide, à différents niveaux (si j’ose dire).

Nos ancêtres ont toujours fait la différence, capitale, entre de l’eau jaillissante (tout ce qui est source, résurgence, fontaine, voire cascade), de l’eau ‘roulante’ (du torrent à la rivière de gorges), et de l’eau ‘affluante’ (avec un ‘a’, au sens d’abondante) ce qui permet d’arriver au(x) fleuve(s) et estuaires paresseux…Mais en l’occurrence, on en est donc plutôt au stade ‘pelouse imbibée’, ce qui tombe aussi mal pour contrôler un dribble sous la pluie que pour faire traverser quelques pâturages à du bétail en transhumance.

‘Varane’ n’a d’ailleurs rien de spécifiquement nordiste, au contraire, puisqu’il semble que le mot a…jailli dans le Centre de la France (enfin, de la Gaule) sous la forme ‘varagne’ ou ‘varaigne’. Le son est d’ailleurs assez cohérent par rapport aux termes fabriqués pour suggérer en général un côté désagréable à certains lieux: sur la côte atlantique, on ira jusqu’à créer une ‘varache’, affublée d’un suffixe clairement péjoratif comme la majorité des mots terminés en ‘-ache’ ou ‘-oche’, pour désigner un terrain boueux et saturé.

Voilà qui devrait mettre notre défenseur en alerte pour éviter de patauger lors de prochains matches, même si la météo russe semble rester d’une limpidité (ex)soviétique.

(*) voir précédent article sur…l’Uruguay.


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