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Vingt-Trois (André)

L’homme du jour a fait grimper aux rideaux (à défaut de ciel, le jour de l’Assomption) un certain nombre de laïcs, favorables à, sinon défenseurs de ce que les media appellent désormais ‘le mariage gay’. Que ce soit à cette occasion ou à une autre, l’archevêque de Paris et ci-devant président de la Conférence des Evêques de France, est un personnage intéressant, au moins étymologiquement parlant. En effet, depuis le tout début de sa notoriété (et même avant, sans doute), on ne laisse pas de gloser sur le patronyme pour le moins original de ce drôle de paroissien.

La tradition (mais la tradition a-t-elle toujours raison?) fait de ceux qui portent un chiffre comme nom des enfants trouvés, à défaut d’explication plus approfondie. Il fut un temps en effet où les abandons d’enfants étaient plus fréquents que les rapts en clinique d’accouchement, et l’on n’hésitait pas utiliser le moyen le plus simple pour les enregistrer à l’Etat-Civil, en priorité le jour, le mois ou le lieu où on les avait trouvés et recueillis. Monseigneur Vingt-Trois lui-même, fils d’Armand Vingt-Trois (et non pas Vingt-Deux, comme certains l’ont supposé malicieusement, il ne s’agit pas d’une numération royale), attribue à un lointain ancêtre ce surnom original: il s’agirait d’un bébé trouvé le 23 du mois (alors qu’André est né, lui, un 7 novembre, aucune équivoque possible).

La même tradition a parfois retenu le lieu de découverte de l’enfant, ‘devant le 23 de la rue…’, voire même l’heure à laquelle on l’a déposé, par exemple à un orphelinat ou à la porte d’un couvent (éviter minuit, c’est mieux, surtout si plus tard le gamin est un démon). Si la démarche vous semble curieuse, n’hésitez pas à consulter les archives coloniales des expéditions françaises en Afrique (entre autres), où pullulent les dates empruntées aux calendriers de l’époque, expliquant ainsi la résurgence de nombreux prénoms bibliques tombés dans l’oubli (Athanase, Bethsabée, etc..) et désormais fréquents au fin fond du Bénin ou de la Côté d’Ivoire; sans compter les fameux et débiles ‘FêtNat'(-ionale) attribués à quelques malheureux nés le 14 juillet, les pauvres natifs du 1er janvier (n’)ayant (pas) le choix entre ‘Jour de l’An’ et « Circoncision’…

Certains étymologistes (à tout le moins passionnés d’étymologie, pas forcément très rigoureux) souhaiteraient pour Vingt-Trois une autre origine possible; partant de la constatation (pour le coup, réelle) d’une orthographe sans trait d’union mentionnée dans des actes de mariage au 17è siècle, Vingtrois pourrait alors être une variante de Vintrois ou Vintras (ce dernier mot est d’ailleurs le nom d’un…prêtre sectaire contemporain de Louis XVI, qui fut convaincu d’escroquerie pour avoir soutiré à quelques allumés de quoi assurer la survie du ‘petit-roi’ Louis XVII!). Ultime avatar -assez fantaisiste- de ce Vintras: il s’agirait d’une francisation normande du patronyme germanique Weintraub, qui signifie en allemand ‘grappe de raisin’, donc surnom en général donné à un marchand de vin…

Est-ce alors le moment de rappeler ici que le porte-parole de l’Episcopat Français (également très en avant sur ce dossier) s’appelle Bernard…Podvin, que la vérité étymologique oblige immédiatement à présenter comme une variante de Poidvin ou Poitvin, et donc Poitevin, c’est à dire non pas un ‘buveur de vin’, comme on le croit souvent,  mais tout simplement une personne originaire du Poitou. La coïncidence eut été trop belle; la seule chose dont on soit sûr, c’est que notre André est, objectivement, un sacré (!) numéro.


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