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Wittstock (Charlène) / Grimaldi (Albert)

C’est le deuxième « mariage du siècle » (on n’ose pas dire second, quand même), alors disons un mot sur les origines étymologiques des deux tourtereaux bagués:
On commence par « lui » (noblesse oblige) : Alexandre, Louis, Pierre, Albert Grimaldi, son altesse sérénissime le Marquis des Baux et prince héréditaire de Monaco, est titulaire de 19 titres de noblesse au moins, dont -entre autres- ceux de Duc de Mazarin, Marquis de Guiscard, Comte de Longjumeau, Baron du Buis et Sire de…Matignon! (bonjour les frais de cartes de visite).

Le « jeune » marié  porte en fait un patronyme d’origine ligure (il ne s’appelle pas « De Monaco » mais Grimaldi, et encore moins Rainier, qui était le prénom de son père!). Grimaldi est un nom répandu dans la province italienne située aux portes de Menton, ce qui est d’une logique géographique banale. Ce nom, de souche corse -disons méditerranéenne, pour ne choquer personne- est pourtant bien…germanique, car il est composé de deux racines empruntées à la langue du « vieux-haut-allemand » du 7è siècle, « grim- » + « wald », qui signifient respectivement la cruauté et la gouvernance (sic!). Avant d’être Grimaldi, on a donc un « étymon » (la première forme « basique » du mot) qui est Grimal, tout simplement.

Les Grimal, mais aussi Grimard, Grimaldi et Grimaud (avec la « vocalisation » habituelle du « l » de Grimal en « u » de Grimaud) ont donc une ascendance très lointaine avec une histoire de guerrier ou de tribu qui « gouvernait avec cruauté » ou qui « avait le pouvoir sur des gens cruels », ce dont ne saurait  évidemment se prévaloir la Principauté, ni dans un sens ni dans l’autre.

Chose intéressante, étymologiquement au moins, cette racine « grim » va se transformer dans plusieurs langues en « grima- » ou « grimo- », pour désigner « l’objet qui fait peur », à savoir un masque, et plus spécialement un masque de spectre. C’est ce qui va donner pour nous en français, quelques siècles plus tard, les mots qui évoquent d’abord le fait de transformer son visage pour faire peur: se…grimer; et ensuite la réaction de celui qui voit le masque du spectre: sous l’effet de la peur, il fait la…grim-ace!

Et enfin, même étymologie que Grimaldi pour les familles Grimauld (ou Grimault, comme Paul, le merveilleux dessinateur du film « Le Roi et l’Oiseau – 1980), ou encore pour le nom des frères allemands Jacob et Wilhem…Grimm, dont les contes étaient donc prédestinés à faire peur aux enfants!

Quant à « elle »,  on espère que la ménagère qu’elle devient ne sera pas trop désespérée, puisqu’elle s’appelle en fait…Lynette (Mme Scavo, dans le feuilleton), Charlène, Wittstock, et elle est née (20 ans après Albert) au Zimbabwe (ex-Rhodésie); nageuse de dos crawlé, Mlle Wittstock porte donc un nom qui a fait souche en Afrique du Sud, probablement au début du 18è siècle, quelques générations avant la (les) fameuse(s) guerre(s) des «Boers (paysans) », ces colons blancs venus des pays d’Europe néerlandophones.

Sous des apparences très anglaises, Wittstock est en fait un mot  flamand ou germain, comme l’attestent les versions proches comme Wittock ou Wittstok, Wittstoker, que l’on trouve encore en France dans le Haut-Rhin ou en Moselle. Bref, ce nom du « Nord » se divise en deux racines, « witt » + « stock ». On devrait donc dire « Fittstok » et non « Ouitstock », en prononçant le début du nom comme celui de l’ex-patineuse d’ex-Allemagne de l’Est, Katerina Witt (le mot est le même!) En germain comme en néerlandais, witt signifie « blanc » (cf.le très proche « white » anglais); quant à sto(c)k, il évoque une souche d’arbre, ou un tronc, parfois une bûche ou un bâton, selon le contexte. C’est donc parfois le surnom donné à un bûcheron. C’est peut-être le cas ici, la combinaison «witt-stock » nous donnant alors le sens de « bûcheron blanc », possiblement donné à l’un des premiers défricheurs des provinces du sud africain…

Surprise : son prénom est également très intéressant, car il débouche sur une coïncidence inattendue: Charlène est un prénom apparu dans les années 1980, à cause de plusieurs personnages de télé-réalité américaine; le destin du mot a été le suivant:

Vers le 10è siècle, en…Germanie (« comme d’habitude »), on crée le féminin de Karl, soit Karlen, puis Carlen. Le mot, suivant la racine des Karl, signifie -au masculin- la virilité, la force, la vigueur. Probablement à la même époque, les Saxons ont déjà fait « traverser » le nom chez les Anglo(Saxons), qui disent, eux, Carleen (prononcez « Carline »). Or, cinq ou six siècles plus tard, Carleen s’embarque avec les colons pour le Nouveau Monde et se diffuse largement en Amérique, au point de devenir, à la fin du…20è siècle, un personnage récurrent de télé-réalité, que l’on va « re-traduire » en français en Charlène, ce qui est bien la preuve de l’origine germaine, puisque que Charlène est l’un des féminins de Charles, lui-même version française de Karl (vous avez suivi?)

Cerise sur le gâteau (de noces) :  le Carleen (Carline, en phonétique) anglais – incroyable mais vrai – est donc une copie très transparente de…Car(o)line, qui est précisément le prénom de la soeur d’Albert. Comme quoi, cette fille, c’est une véritable grâce (de Monaco)…


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