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Pichot (Matthieu)

Il a été l‘un des ‘grands’ de l’équipe des Herbiers qui a tenu tête au PSG en finale de la Coupe de France, en jouant les portiers (presque) efficaces face aux attaquants parisiens. Au-delà de la reconnaissance unanime du milieu footballistique, ce castrogontérien (n’ayez pas peur, il n’a pas de problèmes intestinaux, il est juste né à Château-Gonthier, sous-préfecture d’une Mayenne proche de sa Vendée de coeur) reste pourtant un petit, pour ne pas dire un tout-petit, je veux dire étymologiquement parlant.

Evacuons rapidement les (nombreuses) interprétations et variantes homophones (de même son) ou proches de ce ‘pichot’ typiquement ‘breton de l’Est’ (côté Ille & Vilaine), car chaque région ou presque a des raisons de revendiquer un terme approchant qui aurait pu s’appliquer à ses ancêtres, parmi lesquels…

Les Pichet évidemment, l’un des premiers cousins auxquels on pense quand on a l’habitude de faire quelques recherches, tous les termes et comportements liés à la boisson étant fréquemment prisés par nos aïeux, pour désigner, plus ou moins positivement, ceux qui avaient la gorge profonde. Et donc, étymologiquement, un pichet est un ‘petit pot’ (soit l’équivalent d’une petite bouteille, si vous commandez du rosé à table), l’objet devenant alors le signe et le symbole de celui qui le fabrique, autrement dit un potier; ou parfois, celui qui l’utilise comme outil de capacité, un mesureur, principalement dans le négoce et/ou sur les marchés.

L’autre alternance vocalique (la possibilité de faire varier la première voyelle autour ou dans une même racine) n’est ni un I ni un E mais un A, et nous fait alors un Pichat plutôt savoyard, lequel, comme beaucoup de lieux-dits du grand Sud de la France occitane, coule de source avec ‘lo -ou lou- pichat’ (prononcez bien le T à la fin). Et ce pichat-ci, comme s’il était influencé par le parler auvergnat, est en fait un ‘pissat’ ou, comme on dit familièrement un ‘pissou’! Un peu comme les quelques gouttes que vous évacuez en vitesse derrière un arbre sur l’aire d’autoroute, il s’agit d’un petit ruisseau, plutôt dimension filet d’eau dans les fossés entre les bocages (quand il y avait encore des haies).

Ce même Pichat a même une version plus péjorative, traditionnellement marquée par un suffixe en ‘-ard’ (qui exprime ici en plus une notion d’abondance) soit Pichard, évidemment formé sur pissard, non pas celui qui pisse mal mais celui qui pisse beaucoup; et donc probablement en rapport avec la quantité de liquide absorbée…

On est en fait loin d’une…pichenette par rapport au sens le plus fréquent de ce mot qui est dérivé de l’idée de petit. En effet, tout comme la pichenette va rapprocher la bille d’un (tout) petit coup de pouce, les Pichot, Pichod, Pichenot, Picheney, Pichenat et autres Pichonnet sont considérés comme ‘hypocoristiques’ (le diminutif affectueux) de ce qui est petit+mignon (le suffixe -chon), l’objet correspondant le plus à cette définition étant un ‘petit-nid’ autrement dit un…nichon, littéralement ce qui va se nicher dans la chemise (argot du milieu du 19ème siècle).

Mais on va conclure cette fois sur un mot provençal qui est la picholine. Vous connaissez? Sinon, vous avez deviné qu’il s’agit forcément de quelque chose de petit, un ‘pichoulino’ masculin en v.o, dérivé de l’italien ‘picciolino’, lui aussi formé comme le français d’une racine ‘piccolo’ (petit) + un suffixe diminutif ‘-ino’, pour désigner LE petit fruit le plus important en Provence, l’olive. Voilà peut-être pourquoi Matthieu est désormais une ‘huile’ dans son équipe. Au moins étymologiquement.


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