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Quartiers (les)

«La délinquance a-t-elle un rapport avec l’immigration, et vient-elle spécifiquement des ‘quartiers’?» se demande aujourd’hui une émission de télévision nationale. Je ne conteste pas qu’on puisse se ficher du tiers comme du quart de ces ‘quartiers’, beaucoup plus dangereux avec un pluriel qu’avec un singulier dans lequel on peut gentiment aller faire le cirque sur un vieux scooter de rêve, en saluant au passage l’épicier pour aller voir un film dans le cinéma éponymes, forcément plus sympathiques, pour dire les choses sans couper les cheveux en quatre.

Car un quartier, cela fait du chiffre, en l’occurrence le ‘4’ qui est à l’origine du mot. Contrairement à ce que l’on croit souvent, il ne vient pas du fait qu’on découpait les zones de certaines villes ‘au carré’ comme avec un couteau dans un gâteau (au choix, et selon votre budget: Los Angelès, Amsterdam, St Nazaire, Le Havre ou Libourne); sinon, comment ferait-on quand il y a cinq quartiers et plus? C’est tout simplement qu’un quartier, cela n’est pas qu’une portion d’orange ou de lune, mais un morceau de terrain, une (petite) surface que l’on pouvait autrefois ensemencer avec seulement une ‘quartière’, c’est-à-dire le quart de la mesure de base du grain utilisé (les économies, déjà).

Cette quantité s’appelait donc une quarterée (comme une cuillerée, une pelletée, etc), et celui qui était chargé de la jeter en terre s’appelait le…quartier! Etymologiquement, il s’agit donc en fait du (sur)nom du cultivateur, celui qui sème une quarterée de quartière; puis, par extension (du bras, surtout), c’est devenu le coin de terre où il a jeté les graines. D’où plusieurs variantes pour désigner le bonhomme, après une simplification orthographique de ‘qu-‘ en ‘c-‘, mais comme le son ‘k’ reste le même, il n’y a pas de problème. On a donc réduit Quartereau et les suivants en Cartereau (Val de Loire), Cartraud (Vendée), Carteyrade (Languedoc), Carteyron (Sud-Ouest), et même Carteron, invective favorite du Général de Gaulle à destination d’un groupe de…quatre généraux putchistes prenant leurs aises dans leur(s) quartier(s).

On peut même y rajouter certains Cartier (le joyau de la famille), bien que, la plupart du temps, ils n’aient rien à voir avec nos semeurs de céréales; cette fois, ce sont en général les descendants de ‘charretiers’ normands , tout comme le navigateur Jacques, fils de fabricants de chariots (pas franchement pratique pour aller jusqu’au Canada, mais bon…). Voilà pourquoi, il ne faut pas considérer les ‘quartiers’ de votre banlieue comme des terrains où l’on a semé la pauvreté ou le chômage. Même s’ils sont rarement ‘beaux’, on peut forcément y faire pousser autre chose; surtout étymologiquement.


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