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Ragots ( politique des)

Il y a des situations que détestent les médias (et les chroniqueurs qui prétendent analyser au jour le jour les mots de l’actualité), c’est cette interminable attente de l’annonce d’un gouvernement; après quatre jours de tergiversations, attrapons au vol la ‘dernière’ déclaration du député LR Guillaume Larrivé (*): « …on est dans une politique des ragots… » (France Info, 10 octobre). De quoi se faire les dents sur le cochon d’électeur. Etymologiquement bien sûr.

Il faut faire taire une terrible rumeur (*), celle qui frappe les ragots et…les Ragot, car le patronyme existe bel et bien également. Hélas, spontanément, on va plutôt penser que le porteur de ce nom à consonance péjorative ne mérite ni votre confiance ni votre confidence (même racine pour ces deux derniers mots). Tout cela est très injuste, ce serait même plutôt le contraire.

Mais intéressons-nous d’abord au ragot commun, un son qui vient de loin, non seulement du fond de la gorge mais aussi de la fin de l’Empire Romain; il existe en effet à cette époque un terme de ce qu’on appelle le ‘bas-latin’, le verbe ‘ragere’ ou ‘ragire’, que l’on retrouve dans le vieux-français du 14è siècle avec strictement le même sens, celui qui évoque un grognement de cochon, et plus spécialement de cochon de lait. Il s’agit précisément du cri de l’animal que l’on capture pour le tuer, je suis sûr que vous l’entendez rien qu’en le lisant.

Du coup, et par comparaison, le ragot va désigner chez nous une personne grosse et courte (un ‘petit cochon’) voire un homme contrefait comme on disait dans les pièces satyriques à l’époque de Molière. Le transfert est odieux mais réel: l’idée d’information malveillante est issue du cri du cochonnet, puis de la (supposée) méchanceté qui jaillissait de la bouche de cet homme.

Or, les Ragot ‘propres’ n’ont rien à voir avec cette sonorité équivoque: il s’agit alors d’un diminutif du nom Rague, lui-même inspiré d’une racine germanique ‘ragin’, qui signifie le conseil. Et même plutôt le bon conseil, ce qui suppose un raisonnement astucieux et éclairé. Quel contraire! On retrouve la même idée dans le nom de ‘l’animal-qui-a-un-conseil-aiguisé’ maintes fois cité ici, en germain le «ragin+hard», devenu en français ‘rayinhart’, reynard, puis renard, exemple même de la bestiole assez fûtée pour faire brûler la queue d’un loup ou baratiner suffisamment un corbeau amateur de fromage jusqu’à lui faire ouvrir le bec.

Même raisonnement (et bénéfice) pour les familles Ragon, les Ragoni italiens et les Ragueneau vendéens: tous des gens intelligents, malgré la rumeur qui n’évoque pour l’instant aucun Ragot (avec majuscule) dans le prochain gouvernement. Et cochon qui s’en dédit!

(*) Pour rattrapage sur son nom, n’hésitez pas à consulter l’article sur la famille Larribe (ex-otages). Idem pour la ‘rumeur’!


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