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« Requiem » par Alma

C’est le titre optimiste de la chanson française au Concours Eurovision de l’année. Joyeuse et rythmée sans doute («Embrasse-moi, dis-moi que tu m’aimes, Fais-moi sourire au beau milieu d’un requiem…») mais un peu morbide, vu que le mot qualifie une oeuvre -littéraire ou musicale- destinée à souhaiter le repos éternel à un défunt! Bon d’accord, il fallait une rime en ‘ème’, et impossible de demander à son amoureux «dis-moi que je suis la deuxième, ou la troisième (mais pas la première)», bref, pourquoi pas «un TeDeum pour mon homme» ou «un Agnus Dei pour mon chéri»?

C’est que le mot est dangereux: ce Requiem, qui a fait écrire de si belles pages d’inspiration religieuse à Mozart, Verdi et autre Fauré, vient de la prière d’obsèques (en latin) qui commence par la phrase «Requiem aeternam dona eis, Domine”’ (Seigneur, donne-leur le repos éternel); comme ce n’est pas franchement pratique pour mettre in-extenso sur une pochette de CD, on n’a gardé que le premier mot d’accroche en quelque sorte, soit un “requiem” qui va également avoir un destin linguistique surprenant…

En fait, la racine de base est ‘quies’ (rien à voir avec les boules, sauf que c’est le silence total et définitif), ce qui a donné quiet (=tranquille, même si c’est moins moderne que cool) mais aussi l’état de tranquillité, la quiétude. Un re-quiem, avec un préfixe répétitif, c’est donc en quelque sorte un re-pos (ou une longue re-pause si vous préférez), d’où cette idée d’éternité. Or, surpise, le terme a donné naissance à un véritable patronyme, sous couvert d’un nom de métier, ou du moins de fonction. Allez, devinez…

Non, ce n’est pas le surnom du curé, ni celui du fossoyeur, encore moins du croque-mort (après tout), mais…du chantre d’une église, celui qui est chargé de faire chanter les fidèles (et donc qui entonnait la prière en question, souvent le seul à claironner le premier mot). Il faut croire que le pauvre gars n’avait pas beaucoup de tubes à sa disposition, car on eût préféré quelque chose de plus enlevé (je ne sais pas moi, Alleluia, Hosanna…) mais c’était sans doute déjà pris, alors on a créé pour lui un M. Requiem, ou Requem et même parfois… Requin!

Car, le croiriez-vous, le nom du squale dévoreur de surfers tient son nom du fait que nos ancêtres les marins assuraient que ‘qui voyait un requin entendait son requiem’, jeu de mots rarissime (mais réel) dont n’ont pas bénéficié les bas-laine ou les cache-allô. Sans doute notre chanteuse Alma, lancée dans le grand bain du showbiz, devra-t-elle se méfier de quelques requins qui vont tourner autour de son Requiem, mais rassurez-vous, elle est bien équipée pour se défendre: la belle brune, de son nom d’état-civil Al(exandra) Ma(quet) a pour origine la ‘maque’, terme d’ancien-français qui désignait une masse d’armes assez lourde maniée par les soldats au Moyen-Age. Et pan sur le museau du requiem, au moins étymologiquement!


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