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requin

Peu de noms étant propices à une chronique en ce milieu de juillet (à part Malaisie peut-être, mais tout le monde n’a pas le même sens de l’humour), l’événement de la semaine concerne un squale échoué sur les côtes australiennes. Bon, pas de quoi faire effectivement la Une du ‘Vingt Heures’, mais le grand requin en question jouait en fait une version moderne de la fable de La Fontaine où une grenouille veut se faire aussi grosse qu’un boeuf: en cherchant à avaler un lion de mer (une sorte d’otarie) trop gros pour lui, le redoutable prédateur marin s’est tout simplement…étouffé. Cette fois, c’est lui qui est mort. Paradoxal mais logique, étymologiquement parlant.

En effet, vous êtes-vous jamais demandé d’où venait le mot de requin, qui par ailleurs est devenu le patronyme de certaines familles !? Ce n’est pas parce que Gérard Lenorman chantait «Gentil Requin» (1976) et France Gall «Bébé Requin» (1967), que tous ces gros poissons sont sympas ou qu’ils ont «un ventre blanc et des dents nacrées», mais on se dit que les pauvres gens qui portent ce nom pourraient l’avoir hérité d’un ancêtre pêcheur en haute mer, “l’édenté de la mer” sans doute…Mais à ce compte-là, pourquoi pas Baleine ou Cachalot?

C’est tout simplement que le nom Requin, surtout répandu dans le quart sud-est de la France, n’a rien à voir -directement- avec le prédateur marin, mais avec le mot latin de…”requiem”! Oui, celui qui fit écrire à Mozart, Fauré, Verdi et bien d’autres de somptueuses pages musicales d’inspiration religieuse; l’oeuvre orchestrale porte en effet le même nom que la prière d’obsèques qui commence par la phrase “Requiem aeternam dona eis, Domine”’ (Seigneur, donne-leur le repos éternel). Jolie phrase, mais franchement pas pratique pour mettre sur une partition (ou une pochette de CD). On n’a donc gardé que le premier mot d’accroche en quelque sorte, soit “requiem”, qui s’est transformé au 16è siècle en ‘requien’ puis requin dans la prononciation courante (populaire).

Requin, en tant que patronyme, est donc la déformation de ce mot latin qui signifie “repos”. C’est même devenu un nom de métier, ou du moins de fonction. Allez, devinez…Ce n’est pas le curé, ce n’est pas le fossoyeur, encore moins le croque-mort (après tout), mais le chantre d’un église, celui qui est chargé de faire chanter le Requiem (entre autres) aux fidèles! Il faut croire que le pauvre type n’avait pas beaucoup de tubes à sa disposition, car on eût préféré quelque chose de plus joyeux (je ne sais pas moi, Te Deum, Benedicite, Hosanna…mais c’était sans doute déjà pris, on a donc créé Mr Requiem, Requem ou encore Requin!)

Conclusion: méfiez-vous des Requin mais aussi des requins car ceux de la mer, ironie du sort et de la linguistique, n’ont, eux, pas de racine étymologique clairement connue, si ce n’est une suspicion de terme exotique dont personne n’est sûr. La tradition veut que le nom de l’animal soit une transposition du chant funèbre, sous prétexte que les marins disaient que voir arriver un requin (quand on est dans l’eau, sans doute), c’était déjà entendre son Requiem. Pas de quoi s’étouffer avec ça, sauf si vous êtes un lion de mer évidemment…


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