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Rumeur

Déclarations ministérielles, suite (et sans doute pas fin): «…toute autre information à ce sujet -déconfinement, masques, etc- ne serait que fausse rumeur… » (Muriel Pénicaud, ministre du Travail de la République Française; Sibeth N’Diaye, porte-parole du Gouvernement, entre -beaucoup d’-autres). C’est clairement et très distinctement dit devant toutes les caméras et ça n’est pas français, du moins si l’on suppose que les déclarant(e)s souhaitaient probablement dire exactement le contraire: partant du principe (élémentaire) qu’une rumeur est une fausse vérité, une fausse rumeur se retrouve forcément être une véritable information…

La rumeur est comme la calomnie du grand air du ‘Barbier de Séville’, c’est d’abord un petit vent qui s’enfle, s’enfle et gronde, y compris d’ailleurs symboliquement! Car en ces temps de performances technologiques qui permettent toutes les ‘nouvelles truquées’ (en v.f), il y a de quoi faire circuler la rumeur, un phénomène qui fait toujours du bruit, y compris sur un plan naturel.

Le mot latin d’origine ‘rimur’ (faites comme les Anglais, inversez les voyelles) a lui-même traversé toutes les situations, à commencer par un simple ‘buzz’ à la romaine consistant en des propos colportés sans preuve ni vérification. Médiapartus n’existant pas encore à l’époque, de là viendra (et restera) le sens de bruits vagues, depuis le commérage de rue jusqu’aux dernières fake-news télévisées.

Parallèlement au bruit qui court en société, la période qui précède le Moyen-Age en fait un son beaucoup plus concret puisque c’est le grondement sourd que produit une armée en marche puis, un peu plus tard, les cris de colère des manifestants (ou de révolutionnaires), beaucoup plus précis que les chuchotements malveillants des allées du pouvoir (royal, par exemple).

La seule forme supportable de ce phénomène reste aujourd’hui celle qui s’exprime dans «la douceur de la lumière, ce petit parfum dans l’air, la rumeur tranquille de la ville » (Le fabuleux destin d’Amélie Poulain), dans une dimension très poétique qui évoque presque toujours une certaine torpeur sous la chaleur.

Pas de quoi attraper une ‘rhumeur’ (c’est écrit sur certains sites…éthymologiques!) probablement contaminée par un ‘rhume’ qui ne fait, lui, qu’un petit bruit de goutte qui tombe (du nez) puisque c’est le mot grec ‘rheuma’ qui qualifie…le flux de la mer puis tout écoulement sous forme de marée, même simplement nasale!

La surprise ultime vient sans doute du ‘rhum’ (tant qu’on y est), dont on se dit qu’il n’a évidemment aucun rapport ni avec la rumeur ni avec le rhume…Eh bien si, d’une certaine façon: bien que son origine ne soit pas très nette (forcément, après consommation), la boisson des îles semble tirer son nom d’un verbe…anglais (pour ne pas dire écossais) qui est ‘rumble’, autrement dit faire du tapage, peut-être même un petit grondement confiné dans l’estomac, un gargouillis provoqué par l’alcool.

Ce n’est peut-être qu’une rumeur bien sûr mais qui viendrait s’ajouter à toute manipulation de l’information, une arme dont le philosophe (entre autres) Jacques Attali disait qu»’elle agit comme un virus, le pire de tous car il détruit les défenses immunitaires de sa victime ». Par les temps qui courent, on ne saurait être plus précis!


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