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sanction(s)

Les sanctions, c’est comme les critiques, on ne pense jamais qu’elles peuvent être (aussi) positives, et, si l’on en croit l’actualité, celles que l’Europe s’apprête à prendre contre la politique de Poutine risque de le faire passer carrément du statut de tsar à celui de saint. Au moins étymologiquement…

En effet, le mot vient d’un verbe latin qui, à ses débuts du moins, n’a que des connotations plutôt enviables: sa toute-première définition concerne en effet l’idée de prescrire, d’affermir ou de fortifier quelque chose. Rien à voir avec des potions médicales, il faut prendre le terme au sens figuré, qui est de consolider une idée ou un statut. Quand il se n’agit pas de la situation ou de la qualification d’une personne (un titre, un diplôme ou un rang auquel on l’élève), cela peut être formaliser un contrat, ratifier un accord ou entériner une loi.

Au milieu du 18è siècle (donc très ‘tard’), le mot est encore employé comme synonyme d’approbation (pour un vote) et même de…récompense (prévue dans un règlement intérieur, par exemple). Autrement dit, il faut réserver quelque part une somme que l’on dédie à un service ou à une action, bref que l’on consacre ce budget à la sanction. Et preuve que la sanction est encore un mot béni, c’est que l’Eglise a depuis longtemps récupéré cette même racine pour en faire la décision officielle par laquelle on (con)sacre ceux qui le méritent: on les…sanct-ifie (même mot!), on en fait des saints (bon, d’accord, pour certains martyrs, ce sera une véritable sanction).

Voilà comment, à l’entrée dans un 19è siècle aussi romantique que répressif, la sanction va devenir de moins en moins une récompense mais de plus en pus souvent la peine fixée pour un manquement à une règle, à une loi, à un comportement social, ou tout simplement à la morale ambiante (*). Celle qui aura le plus de succès sera la sanction dite ‘disciplinaire’, désormais beaucoup plus fréquente que la sanc(tifica)tion religieuse.

Alors, en sanctionnant M. Poutine, la peine retenue (peut-être un carton rouge et une interdiction de G8 pendant trois ou quatre matches) peut également en faire un saint. Au moins étymologiquement.

(*) Au top sur les tableaux de classe: «L’échec est la sanction de la paresse». Je ramasse les copies dans quatre heures.


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