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Schneider (ou Schneiderman)

Il y a plusieurs Schneider ou Schneiderman(n) dans l’actualité en ce moment. Et c’est aussi une marque mondialement connue, mais quel est son sens, et pourquoi? Tout le monde est persuadé qu’il s’agit d’une entreprise allemande: les français, flattés qu’ils sont d’avoir confié leurs équipements électriques à la robustesse et à la fiabilité germaniques; les allemands, parce que, cela ne fait aucun doute, il s’agit d’un nom – et donc d’un mot – qui ne peut être qu’originaire de leur pays.

Eh bien, tout le monde a faux, ou plutôt, tout le monde a raison: en effet, si le terme «schneider» appartient évidemment au vocabulaire germanique, il faut prendre les choses au début de l’histoire, c’est à dire il y a quelques siècles, disons douze ou treize pour faire bonne mesure. A cette époque, un certain Charlemagne, qui vient de bâtir un empire immense, est obligé de le partager entre ses trois fils: il y aura donc une France occidentale, qui plus tard va parler le français; une France orientale, qui pratiquera les langues de l’actuelle Europe centrale; et puis, au centre, la Lotharingie (la province de Lothaire), qui deviendra plus tard la Lorraine, via quelques soubresauts linguistiques que je vous résume: lotharingie > lohraringie > lorraingie > lorraine (évident, non?). En attendant, grosso modo, la partie centrale de notre empire a adopter ce qui deviendra plus tard la langue allemande, avec différentes variantes évidemment.

Voilà pourquoi Adolphe et Eugène Schneider portent un nom alsacien, et ils sont donc…français, en tout cas selon les frontières actuelles. Or, en 1836, nos deux frères vont reprendre des forges et des fonderies situées au Creusot, département de la Saône et Loire, région de la Bourgogne (pour l’instant), en les intégrant dans le grand complexe Rhin-Rhône, autant dire qu’on ne peut pas faire mieux comme symbole industriel de l’Europe.

Dès la fin du XIXè siècle, Schneider va rapidement devenir l’une des principales entreprises de métallurgie et de sidérurgie; puis, à la fin de la première Guerre, après avoir travaillé pour l’industrie de l’armement comme beaucoup d’autres sociétés, elle va se diversifier dans la production et les équipements électriques, en plein développement. Mais comme elle est aussi implantée en Allemagne depuis 1918, cela lui donne cette réputation germanique, même si elle existe en France depuis 70 ans auparavant.

Il faut dire que, étymologiquement, tout le monde outre-Rhin sait bien que, un «schneider», à l’origine, c’est un tailleur, un faiseur comme on disait en France, bref, quelqu’un qui fait des habits, des costumes, des robes, des jupes, autrement dit tout ce qui peut être cousu. En Suisse alémanique, on trouve également le mot, légèrement transformé en Schneit(t)er, mais le sens est le même…Evidemment, pour un français habitant loin de l’Alsace ou de la Lorraine, ce mot a une toute autre résonance, et évoque plutôt l’une des plus célèbres actrices autrichiennes du cinéma ‘français’ (forcément, c’est à nous), une certaine Rose-Marie Albach-Retty, née en Bavière, plus connue sous le nom de Romy «Schnédère» comme on dit à Paris. Il faut bien avouer que, sur une affiche, c’est nettement plus glamour que Rose-Marie Le Tailleur(*)!

(*) par ailleurs traduction précise de Schneider-man(n)


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