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Série bizarre: 2/ Bourreau

Il n’est pas question ici de guillotine, ni même de bourreaux d’enfants, mais mille familles portent encore ce nom, essentiellement en Pays de Loire et dans l’Ouest atlantique. Sauf que leur ancêtre ne coupait pas les têtes…

…celui-là, on l’appelait “l’exécuteur” et non pas le bourreau; de plus il était anonyme et masqué, donc pas question de l’identifier donc de le désigner ouvertement! En fait, les Bourreau coupaient des fibres, ou des poils, dont le déchet était la…bourre évidemment, terme qui va se spécialiser ensuite dans la laine ou la soie. A l’origine, le bourreau est donc simplement un rem-bourreur.

De la touffe de duvet servant à garnir matelas ou coussins, jusqu’à la pastille de feutrine pour comprimer la charge dans les armes anciennes, le bourreau devait faire de la qualité, autant dire un produit de…première bourre (même étymologie), ce qui fait qu’entre eux, les bourreaux se tiraient souvent…la bourre. On dit que cette expression vient des lutteurs de foire qui s’arrachaient les poils du torse dans de viriles empoignades et laissaient sur le sol de grossières touffes! D’autres prétendent qu’il faut chercher du côté des traditions de la chasse, quand les chiens, à la curée, se “tirent la bourre” sur la proie, en déchiquetant son pelage.

On est sûr que le servant de la guillotine n’était, lui, jamais à la bourre, expression probablement héritée d’un verbe usité au début en 14è siècle, qui veut dire bloquer, arrêter, mot utilisé pour désigner le perdant dans un jeu de cartes, lequel se retrouvait «plumé comme la bourre», et donc, coincé dans le jeu. D’où, peut-être, un glissement de sens vers “en retard, bloqué par le temps”?

Si ce patronyme vous impressionne encore, c’est que le seul bourreau qu’on connaisse encore aujourd’hui, c’est celui des coeurs, et que la première forme de bourreau, c’est bourrel. Voilà donc le cousin d’un célèbre commissaire, lequel, même dans les cinq dernières minutes de son enquête, trouvait le temps de bourrer sa pipe, c’est-à-dire de comprimer le tabac (avec le doigt ou tout autre chose) comme le morceau de feutrine qui bloque la poudre du mousquet…en tous cas, étymologiquement. Fin.


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