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Série bizarre: Flic

Il y en a sans doute beaucoup dans les rues en ce moment, mais tous les Flic ne sont pas des policiers et le nom porterait à peine à sourire si un monsieur ne m’avait raconté un jour sa mésaventure: arrêté pour excès de vitesse, sans pièces d’identité, il a été retenu pendant des heures pour avoir «insulté» les forces de l’ordre en déclinant son nom, à son corps défendant évidemment.

Or donc, les Flic n’ont rien à voir avec le mot d’argot, puisqu’il s’agit de la forme moderne d’un terme courant en Poitou ou en Picardie, la «flique», ou la fliche, qui désigne en ancien-français une épaisse tranche de porc, coupée à la fois dans le maigre et le lard. (Je ne sais pas si c’est vraiment mieux, mais bon…) Du coup, Flic, Flique et Fliquet (une petite tranche) sont devenus les surnoms de charcutiers.

Pour ne rien simplifier, il y a une seconde hypothèse, car d’autres Flic viennent du néerlandais «vlicken», qui va créer les mots flicker, puis flicher en français, avec le sens de raccommoder, ravauder une pièce de vêtement, recoudre quelque chose. On se retrouve alors dans une histoire de couturiers spécialisés dans les reprises. (remarquez, une suture, çà peut toujours servir, après une bavure…). Quoi qu’il en soit, vous voyez que le patronyme est très loin de l’idée de police; dans un cas comme dans l’autre, le flic fait floc.

Mais alors, pourquoi surnomme-t-on les policiers des «flics»? Comme toujours sur ce type de mot, les légendes courent vite: On a longtemps dit que c’était, à cause de leur agressivité et de leur violence, ceux qui donnaient des «figues» (déformé en fligues, puis fliques), terme désuet pour désigner les coups, bref pour mettre une figue (il reste davantage de bleus que pour une châtaigne). Ou bien encore que c’était une onomatopée dûe au bruit que faisait les coups de cravache qu’ils donnaient (çà s’arrange)…tout cela bien sûr, d’après l’argot de la fin du 19ème siècle; de nos jours,c’est fini.
D’autres enfin attribuent le terme à un personnage (de fiction), comme cela arrivait souvent dans le parler populaire des années 1900 (*), celui d’une comédie de Courteline, un adjudant très martial du nom de M.Flicker, donc en fait le surnom de notre raccommodeur! Quand on vous dit que la police a un rôle social…

(*) De la même façon, si vous regardez bien votre parapluie, il n’a pas (du tout) la forme d’un…pépin. L’explication date cette fois du début du 19è siècle, et elle est aussi ‘théâtrale’, puisqu’il s’agit d’un vaudeville exactement, joué à Paris au Théâtre des Variétés en 1807 : la pièce s’appelait « Romainville ou la promenade du dimanche », et elle commençait par l’entrée en scène d’un personnage tout petit et rondouillard qui s’appelait…Pépin, lequel se promenait tout le temps avec un immense parapluie. L’expression ‘prendre son pépin’ est restée, comme quoi, déjà à l’époque, c’est par les ‘médias’ qu’on créait les modes.


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