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série bizarre: M. Pendu

Mieux vaut ne pas avoir de tendances dépressives pour assumer ce beau nom qui sera peut-être pour vous très évocateur, à condition d’habiter plutôt du côté du Morbihan ou du Finistère. Le mot n’a en effet rien à voir avec un malheureux qui se balance au bout d’une corde, comme le charmant souvenir graphique que vous avez laissé dans le bois de votre bureau d’écolier. Il n’empêche, pour les Pendu, tout se passe quand même dans les airs; tâchons de savoir pourquoi rapidement, car je vous sens pendu à ces lignes.

Pendu n’a donc rien du participe passé du verbe français ‘pendre’, puisqu’il s’agit de l’agglutination (1) de deux termes bretons, penn + du. Le premier (penn) signifie la tête (2), le second (du) représente la couleur noire. Il s’agit donc du surnom de quelqu’un ou de quelque chose qui avait la tête noire. Bien loin d’évoquer une ancienne marque de vinaigre que certains ont peut-être utilisé, il s’agit plutôt ici de qualifier une personne aux cheveux plus foncés que les bretons n’avaient l’habitude d’en voir; ou parfois de la présence d’un accessoire noir sur la tête (coiffe, bonnet, chapeaux divers).

Les Pendu les plus célèbres sont néanmoins des…bateaux, puisque, sous la forme du diminutif ‘Pen Duick’, ils deviendront la série des voiliers barrés par Eric Tabarly. «Penn Duig» (en v.o), cela signifie littéralement ‘les petites têtes noires’, avec cette finale ‘-ig’ (restituée en -ick en français), et c’est le surnom local des mésanges noires, les ‘oiseaux à petite tête’.

Quant aux pendus ‘français’, qui sont tout simplement attachés à une branche avant exécution, ils se retrouvent dans la situation d’un…pendule, un objet mobile au bout d’une cordelette. Ce dont n’avait pas besoin le pendeleur, ancien métier de celui qui, dans une usine, était chargé de suspendre les draps à des traverses pour pouvoir en examiner la trame de tissage!

Les seuls qui pourraient se rapprocher du vol des mésanges à tête noire sont les pilotes de Formule 1: dans leur jargon, quand on dit qu’ils sont ‘pendus’, c’est qu’ils sont à la limite de l’adhérence des pneus à la piste, autrement dit, prêts à s’envoler…comme des mésanges au casque noir; au moins étymologiquement!

(1) voir dans l’onglet ‘lexique’ sur ce site
(2) En complément: la chronique ‘Le Pen’


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