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Série bizarre n°29: Mme Battut

SOS pour la femme Battut, pour laquelle le combat n’est jamais gagné d’avance, puisqu’elle doit justifier en permanence de sa bonne santé physique. Difficile en effet de se présenter ainsi lors d’un diner en ville sans voir le regard de vos hôtes se tourner immédiatement vers votre mari…

Or, ce qui la gêne le plus n’a rien à voir avec une éventuelle violence conjugale mais avec un environnement tout simplement désolé, un défaut que nos ancêtres ruraux interprétaient forcément comme un lieu potentiellement mal abrité ou mal cultivé.

Historiquement, il existait en France une véritable ‘ceinture des Battut’ sur une ligne qui traversait le pays, des Landes à la Savoie, en passant par la Creuse et le Cantal. Venaient s’y ajouter quelques sudistes en Pyrénées-Atlantiques, dans l’Aude et dans l’Hérault, mieux connus dans ces régions sous la variante Labattut (ou Labatut).

Pour bien comprendre, il suffit de restituer l’article à sa bonne place: il ne s’agit pas d’une ‘agglutination’ de la-battut, mais de l’abattu(t), ce dernier mot devenant alors clairement le participé passé du verbe abattre(*). Dans un premier temps, il ne s’agissait pas du tout de qualifier une personne fatiguée (sens assez récent), mais bien de faire tomber quelque chose, en l’occurrence des arbres! Il y a quelques siècles, on n’appelait pas encore çà de la déforestation, mais, dans les campagnes, défricher un bois pouvait bouleverser totalement un écosystème local, tant pour les animaux qui y trouvaient un abri (et tant pis pour les…battues!) que pour les propriétaires ou les voisins qui en tiraient matière à la construction et au chauffage.

Ce verbe battre est d’ailleurs l’une des plus riches racines de la langue française, et a donné des dizaines de mots dérivés, avec ou sans préfixe. Une dame Battut n’a donc rien à craindre de son mari, lequel peut être un battant joueur de batterie qui travaille aux abattoirs, pendant que sa femme abat son battoir sur son linge, sans jamais s’avouer battue, y compris dans leurs ébats. Leur voisin, en trois battements de batte, combat sur sa batteuse des bataillons de rabatteurs….Vous voyez, il n’y a pas dé-bat!

(*) Oui, je sais, il s’agit d’une forme d’ancien-français (et/ou de patois, selon les régions); c’est pour cela qu’il n’a pas de Mme BattuE.


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