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série bizarre: Naze

Comment avez-vous trouvé vos cadeaux de Noël? Et n’avez-vous pas dépassé les limites lors du réveillon? Malgré les apparences, voilà un patronyme qu’on ne peut pas traiter les doigts dans le nez, mais qui porte perpétuellement préjudice à son propriétaire: Il y a encore quelques décennies, on le rapprochait simplement d’une histoire de narines; de nos jours, quelqu’un qui est ‘naze’ évoque plutôt une personne fatiguée («ces soldes m’ont épuisée, je suis naze»), voire ‘cassée’ ou périmée, comme un objet («ton dernier portable, il est naze»), quand ce n’est pas carrément idiote («ce mec est naze»)…

Pourtant, étymologiquement, la racine latine ‘nasus’, qui va donner son nom aux ‘petits nez’, les naseaux, est bien à l’origine de ce nom. Les Naze ou Nase qualifiaient donc des gens avec un gros nez, appendice souvent comparé et assimilé par nos ancêtres à d’autres parties avantageuses de l’anatomie masculine (Depuis le Moyen-Age, les doigts, le nez, le sexe, sont censés être en rapport; parlez-en à vos copains à la campagne). Signalons aussi quelques petits cousins par la moustache: ailleurs qu’en Ile de France, on trouve également des Nazeau (en Vendée et Loire-Atlantique), des Nazot (en Bourgogne), des Nazet ou des Nazez (dans le Nord).

Bref, ce nez (ce cap, que dis-je, cette péninsule) va non seulement rendre célèbre un certain Cyrano, mais aussi un singe des forêts d’Indonésie qui possède un profil…nasique, d’où son nom. Si le nasique pouvait parler, on l’entendrait sans doute nasiller (parler du nez), alors que Cyrano, lui, préférait sans doute nasillier (ne pas confondre), verbe d’ancien-français qui signifiait ‘se moucher’, qu’on écrivait autrefois sous la forme ‘narillier’, c’est à dire, littéralement, se vider la narine! C’est d’ailleurs l’origine de l’expression ‘tirer les verts du nez’ (et non pas les vers, contrairement à la croyance populaire!), allusion très directe à une opération de râclement intégral des mucosités locales de la couleur en question; d’où l’idée d’extirper la moindre information à quelqu’un, jusqu’à la dernière ‘poussière’!

Dès lors, quel rapport avec le fait que vous soyez épuisé après une journée de courses dans les magasins? (n’imaginez rien…). C’est qu’en fait l’origine du sens ‘fatigué’ est tout à fait différente, et n’est qu’un homonyme du précédent: au début du Xxè siècle, le ‘nase’ ou ‘faux nase’ désignait une maladie des moutons et des chevaux, caractérisée par une morve abondante. Or, parallèlement, existait le mot ‘laziloffe’ (lazi-loffe: morve mauvaise), abrégé en ‘lazi’ en argot, mot utilisé pour nommer les maladies vénériennes, en particulier la syphilis, laquelle rendait particulièrement les malades particulièrement faibles; par une assimilation (laze/naze) certes douteuse, l’un a coulé sur l’autre..Je ne vous souhaite pas d’être nase trop souvent!

Hélas, il y a encore pire: le patronyme Naze, en sus des différentes variantes déjà évoquées, a une version italo-corse, avec pour orthographe…Nazi (le gros nez), et pour diminutif Nazillon (le petit nez), sûrement encore plus difficiles à écrire sur une carte de visite. Voilà un coup du sort qui nous pendait au nez!


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