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Tiberi (Dominique)

Il fut un temps où la chronique (au moins) parisienne mettait à l’honneur ‘le couple Tiberi’, ou ‘les époux Tiberi’, rarement monsieur ou madame seulement. L’actualité de moment crée le buzz politique non plus au nom du père mais du fils, et de l’esprit de rivalité au sujet des listes pour les élections municipales. Il ne s’agit donc plus de Xavière et Jean, mais de Dominique, gêné par Nathalie Kociusko-Morizet dans le 5è arrondissement de la capitale. Pas de quoi en faire un martyr, sauf étymologiquement peut-être…

Vous le savez ou le devinez sans doute, Tiberi (avec ou sans accent) est un patronyme d’origine corse, à quelques encablures du Tiberio italien lui-même suspendu au Tiberius latin, autrement dit Tibère en français. Première constatation: la frontière entre nom ‘propre’ et prénom n’est pas toujours aussi marquée qu’on le croit, surtout quand l’un et l’autre viennent d’un surnom, comme c’était souvent -pour ne pas dire obligatoirement- le cas chez les Romains. Deuxièmement: quand un surnom acquiert une notoriété suffisante pour se diffuser dans la tradition populaire, il bénéficie souvent d’une référence à une personnalité charismatique, comme c’est le cas de tous les saints (voir votre calendrier) et de quelques personnages historiques (Alexandre, César, Louis, Charles, etc).

La star (linguistique) des Tiberi, c’est évidemment Tibère, second empereur romain, contemporain de César et Auguste (1er siècle après JC), mais qui la ramenait un peu moins que ses collègues, donc moins connu. Quelque temps plus tard, il sera pourtant aidé médiatiquement par un autre Tibère, martyr chrétien sous le règne de Dioclétien, dont on dit qu’il fut torturé dans les environs de Montpellier au début du 4ème siècle.

Or, Tiberius et ses descendants viennent non pas du latin mais de deux racines nordiques, de ces futurs barbares qui causeront bientôt la perte de l’empire romain: Ti-bere est la combinaison de la syllabe ‘theot’ (le peuple) et ‘ber(t)’ (brillant, illustre). La contraction -sévère- de ‘theot’ va donner Ti-berth, puis Tiber et enfin Tibère. Même phénomène pour le cousin Thibaut, addition de ‘thot’, qui gardera le ‘h’ cette fois) et de l’adjectif ‘balt/baut’ (audacieux), d’où tous les Thibaut/d ou Tibalt (plus fréquent en anglais, comme le Tybalt de Shakespeare, cousin du Roméo de Juliette).

Les Tiberi font donc partie d’un ‘peuple illustre’ désormais inscrit dans la géographie, puisque le fleuve de Rome, qui a la même source, s’appelle le Tib(e)re! Manque de chance, il semble qu’il n’y ait pas beaucoup de rapport avec l’empereur en question, car le mot existait bien avant lui: le nom aurait été créé par les Etrusques, en mémoire d’un certain Tiber, illustre inconnu qui se serait noyé dans le fleuve…Souhaitons un destin différent à Dominique Tiberi sur les bords de la Seine.


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