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Toulouse

«Born to loose and for the blues» comme l’ont dit un certain nombre de chansons, en faisant un jeu de mots plus ou moins heureux sur le nom de la cité de Claude Nougaro…Mais cette fois encore, Toulouse a gagné, en remportant son 19è Bouclier de Brennus, face à Toulon. Toulouse en rouge et noir, mais aussi ville rose, mauve et brune à la fois, puisqu’associée à la brique, à la violette et à la saucisse éponymes, Toulouse qui tient son nom d’un très ancien mot probablement apparu bien avant Jules César…

Il y a ici un rapport avec les Romains, d’une part parce qu’avant le 1er siècle av JC, on n’a vraiment pas beaucoup d’écrits qui confirment la toute première racine du mot ‘toulouse’ (avant d’être un nom), d’autre part parce que c’est vraiment avec la présence des latins dans la future capitale de l’Occitanie que débute vraiment l’histoire de la ville.

En toute probabilité, la racine linguistique de «Tolosa», nom à la fois latin et occitan, vient de la syllabe celte, «tol», qui désignerait un ‘endroit situé au bord d’une rivière’…Pour la rivière, on imagine bien qu’il s’agit de la future Garonne; pour l’endroit, il n’est pas question d’une simple berge sans doute, ni du bord du fleuve proprement dit, mais carrément de la plaine, voire de l’ensemble des plaines alentour, ce qui est incontestablement le cas de l’ouest toulousain. (la zone du futur aéroport de Blagnac?)

Nous voilà donc en présence d’un nom de lieu, un toponyme, décrivant tout…platement l’aspect du terrain où se seraient installés les premiers peuples tolosans ou tolosates, comme on disait à l’époque. Petite remarque: ce terme ‘celte’ est l’un des rares mots à l’orthographe quasiment identique dans toutes les langues du monde: contrairement à Burdeos (Bordeaux) ou Montperrier (Montpellier), sans parler de Nikaïa (Nice) ou Massilia (Marseille), on dit Toulouse en allemand, en anglais, en bosniaque, en danois, en finlandais, en roumain, en slovaque ou en vietnamien; on dit Toulousi en grec; et enfin Tolosa en basque, en bulgare, en russe, en polonais, en dialecte sud-afraicain ou en…espagnol, et pour cause…

La ville française a donné naissance (*) à un homonyme de l’autre côté de la frontière, en province basque de Guipuzcoa (donc dans le nord de l’Espagne). La-dite ville a hérité de son nom bien après la cité de Haute-Garonne, puisque fondée au moins 4 siècles plus tard par le roi Alphonse XIII, lequel lui a donné ce nom selon une coutume de l’époque qui voulait qu’on baptise une place nouvelle avec le nom d’une autre localité de réputation prestigieuse, ce qui était déjà le cas des marchés de la Daurade.

Même raisonnement pour Toulouzette (la petite Toulouse) pour la commune landaise entre Mugron et St Sever. Quant à Toulouse-le-Château, dans le…Jura, au-dessus de Lons-le-Saulnier, elle doit son nom, même dans ce pays de montagne, à la reconstruction d’un second village, au Moyen-Age, en contrebas d’une tour démolie, et le long de la rivière La Brenne. Aucun rapport avec la Haute-Garonne évidemment, mais on revient à la définition origielle de «plaine le long de la rivière»! Ultime distingo: ses habitants ne sont pas des toulousains mais des toulousiens…

Voilà qui permet de terminer en rappelant qu’un certain nombre de patronymes sont directement inspirés par la ville rose pour désigner des gens qui en sont originaires: Les Toulouse bien sûr, mais aussi les ToulouZe, les Thoulouse, et même les ToulouZan ou les…TouZan, forme gasconne contractée.

(*) La chronologie est contestée par certains historiens (n’est-ce pas l’inverse?); sujet sensible, semble-t-il; on s’en tiendra ici à la stricte étymologie…


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6 commentaires au sujet de Toulouse

  1. Et Toulouges ? Est-ce une ville fondé par un auvergnat qui faisait chuinter les « S » ?

  2. Non Guillaume, pas d’auvergnat à la bouche pleine dans Toulouges, si nous parlons bien de la commune située entre Perpignan et Thuir (Pyrénées-Orientales, donc). Il est probable que le terme originel (Tologis, puis Tuluges) vienne d’une racine très ancienne (d’influence celte, bien avant la présence des romains dans le Grand Sud) qui est ‘tol’, évocatrice d’une hauteur, d’un promontoire, particulièrement avec des rochers (logique, en Pyrénées…).
    C’est sans doute aussi le cas de Toulougergues, toponyme plus long présent en Aveyron (commune de St Rémy), avec un suffixe indiquant un diminutif ou le nom d’un domaine.
    Cela étant, une ‘attraction’ phonétique de Toulouse n’est pas impossible, surtout en prenant en compte, comme précisé dans l’article, que la notoriété des places anciennes pouvait contribuer à des rapprochements, y compris sonores!
    Cordialement,

  3. Il est curieux de voir que selon les origines, un même mot « Tol » (où doit on parler de son, car il ne s’agit pas d’un même mot), puisse avoir deux sens différents.
    Le bord d’une rivière pour l’un et une hauteur ou un promontoire pour l’autre, à savoir son opposé.

    Merci

  4. Il existe un « Touloes »,qui se prononce « toulouse » au Portugal dans la région de Castel-Branco près de la frontière espagnole. La rivière (?) est un ruisseau (parfois à sec ! ) en bas du village .

  5. Dans la région de Castelo Branco, il existe plusieurs toponymes traces de la colonisation par des occitanophones.
    Voir l’article de Paulo Feytor Pinto. « Occitejano. Sobre a origem occitana do subdialecto do Alto Tejo Português. » Açafa On-Line. Vila Velha de Ródão, 2012
    En ligne ici: http://www.altotejo.org/acafa/docsn5/o_occitejano.pdf

  6. Intéressant, je découvre ce blog. Je me suis toujours interrogé sur l’étymologie du nom de ma ville natale, qui semble rester bien mystérieuse. Une précision : la Tolosa gauloise était fondée sur un oppidum, surplombant la Garonne certes mais très escarpé et par plus de 100m d’altitude. Et entouré de coteaux dans les 3 autres directions. L’explication d’une « plaine longeant la Garonne » ne colle pas…
    La Toulouse gallo-romaine, fondée sous Auguste au début d’une plaine se situe plusieurs km en aval.
    Bref cela nous renvoie au commentaire de Dominique. « Tol » évoquant alors une hauteur/oppidum, ce qui collerait plus avec le site d’origine.
    Par ailleurs je me demande comment le même mot, « tol », peut avoir deux significations topographiques aussi opposées ? Peut-être faut-il considérer différents dialectes/langues celtes ? En effet il n’y avait pas une langue mais des langues celtes à l’époque… De plus les Tolosates étaient peut-être plus ibères que celtes…

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